L’engagement a été pris le 7 février à Dijon, devant l’assemblée qui assistait au colloque Arvalis consacré à l’orge brassicole : les différents partenaires de la filière se mettront prochainement autour de la table pour établir un mode de rémunération de l’orge de brasserie permettant au producteur de valoriser les efforts qu’exige cette culture. Cette « incitation » pourrait prendre la forme d’un prix indexé sur celui de l’orge fourragère ou du blé, augmenté d’une prime, ou bien la fixation d’un prix minimum.
« Nous ne sommes plus dans une situation excédentaire, mais sur un marché tendu, avec des stocks minimums, et la filière doit le prendre en considération », a reconnu le représentant des malteurs, Laurent Vittoz, de Cargill malt.
Or, pour Domminique Chambrette, administrateur à l’Assemblée générale des producteurs de blé (AGPB), « si le prix est supérieur à 150 €/t, l’orge de brasserie restera dans les assolements. En-dessous, les producteurs se tourneront vers les biocarburants. La compétitivité vis-à-vis du blé et des oléagineux est fondamentale. »
Mettant en avant la productivité moindre de l’orge par rapport au blé et les risques de déclassement en orge fourragère sur des critères qualitatifs, le représentant professionnel s’est déclaré favorable à une « contractualisation pluriannuelle garantissant le revenu sur plusieurs années en échange d’un engagement d’hectares » de la part des producteurs. « On ne sait pas faire de la qualité à 100 €/t, il faut réinventer un système de prix plancher », a suggéré Dominique Chambrette.
Robert Bilbot, directeur commercial de la coopérative Dijon Céréales, a enfoncé le clou : « Il est urgentissime de bâtir des outils de prime dès 2008, sinon nous assisteront à des mouvements de surfaces considérables entre bassins et à d’importantes variations de prix », a-t-il affirmé.
Tous les intervenants sont tombés d’accord sur le danger que représentent les mouvements brusques des prix qui pourraient secouer la filière. Depuis plusieurs mois, le cours de l’orge brassicole de printemps dépasse 210 €/t, soit plus de 100 €/t au dessus du niveau de 2005 et 2006, en raison d’un bilan déficitaire à l’échelle mondiale.