Vincent Gitz, conseiller en développement durable, membre du cabinet de Michel Barnier, est en charge du dossier sur la certification environnementale décidé lors du Grenelle de l'environnement. Il a répondu aux questions de La France agricole sur ce sujet.
Pourriez-vous décrire les trois niveaux de la certification?
Le dispositif sera progressif et fondé sur le volontariat des agriculteurs. Le niveau 1 correspondra au respect de la conditionnalité des aides Pac. Le niveau 2 s'appuiera sur des obligations de moyens.
Le référentiel s'organisera en quatre axes: la stratégie phytosanitaire, la préservation de la biodiversité, la gestion quantitative de l'eau et celle des engrais. C'est une démarche de progrès: l'agriculteur devra faire la preuve qu'il optimise au mieux chacune des exigences du référentiel.
Le niveau 3 fixera des objectifs de résultats (et non plus de moyens) permettant d'attester d'une «haute valeur environnementale». Il reposera aussi sur quatre axes, auxquels pourrait s'ajouter le bilan énergétique.
Que répondez-vous à ceux qui craignent une nouvelle «usine à gaz»?
La certification environnementale mettra au contraire fin à la confusion. L'usine à gaz est dans l'absence d'un dispositif fédérateur et dans la concurrence entre les référentiels. Il est incontournable de s'engager dans cette voie, car le marché et la société le demandent. D'ailleurs, le mouvement est parti du côté de l'aval. La moitié des exploitations professionnelles sont déjà engagées dans ce type de démarche. Le système sera simple, lisible, progressif et compatible avec les démarches environnementales existantes.
Comment s'organise l'expérimentation?
L'expérimentation, conduite par les chambres d'agriculture, vient d'être engagée auprès d'une centaine d'exploitations dans cinq départements (Tarn, Ille-et-Vilaine, Meuse, Oise et Rhône). La certification ne pourra pas exclure a priori un type d'exploitation, de par sa taille ou son système de production. L'expérimentation doit permettre de tester la simplicité du système et voir l'articulation possible avec les démarches environnementales existantes. Les résultats sont attendus pour avril 2009.