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Changement climatique

Les enjeux de sécurité alimentaire doivent être beaucoup mieux pris en compte

Publié le jeudi 02 avril 2009 - 14h44

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«La Commission européenne n’aborde pas la question de la sécurité alimentaire dans son livre blanc sur le changement climatique», ont déploré les organisations agricoles européennes (Copa et Cogeca), mercredi, dans un communiqué. La FAO appelle quant à elle à inclure l'agriculture dans les discussions pour préparer un traité amené à remplacer le protocole de Kyoto.

Le Copa-Cogeca rappelle que «l’agriculture est le secteur le plus durement touché par le changement climatique. Les conditions climatiques locales sont essentielles pour notre travail mais restent hors de notre contrôle».

«Certes, le livre blanc identifie avec justesse certaines des menaces pour la production de denrées alimentaires en Europe, telles que davantage de mauvaises récoltes, l’accroissement des risques de maladies animales et végétales et une moindre disponibilité de l’eau, mais il ne reconnaît pas les implications du changement climatique pour la production de denrées alimentaires», a affirmé Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca.

Mais «nous avons besoin d’une approche stratégique afin de maintenir la production alimentaire durable en Europe à des prix raisonnables, et ce dans le cadre de la Pac. Il nous faut des mesures destinées tant à garantir la sécurité alimentaire qu’à améliorer l’efficacité de la production et à protéger l’environnement», poursuit-il

«Une réponse globale au changement climatique ne peut être simplement envisagée dans le cadre de la politique environnementale. Le fait de simplement améliorer la qualité de vie dans les zones rurales n’aura pas forcément pour effet d’accroître la capacité de résistance de l’agriculture au changement climatique», déclare également le secrétaire général.

En outre, il critique «l’absence de reconnaissance par le livre blanc de la contribution positive de l’agriculture à la préservation des écosystèmes, par exemple au travers de l’utilisation de la capacité de stockage d’eau de la biomasse et des terres agricoles et de la réalimentation des réserves d’eau souterraines plus rapidement que tout autre type d’affectation des terres».

L'Orgnaisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), jeudi, dans un communiqué, a quant elle «exhorté les décideurs à inclure l'agriculture dans les négociations en vue d'un nouveau traité appelé à remplacer le protocole de Kyoto de 1997», alors que des discussions pour préparer ce nouvel accord sur le changement climatique se tiennent à Bonn.

«Les terres agricoles sont en mesure de stocker et de piéger le carbone. Les agriculteurs qui vivent de la terre, en particulier dans les pays pauvres, devraient donc intervenir dans la fixation du carbone pour atténuer l'impact du changement climatique», selon Alexander Mueller, sous-directeur général de la FAO.

«Les agriculteurs et leurs familles, plus particulièrement dans les pays pauvres, deviendront également victimes du changement climatique qui aggravera leurs conditions de vie ainsi que la faim et la malnutrition», souligne l'institution.

L'agriculture est responsable d'environ 14% des émissions de gaz à effet de serre, indique-t-elle aussi.

«Des investissements massifs dans l'agriculture sont nécessaires pour transformer les méthodes non durables de production, pour former les agriculteurs aux pratiques d'atténuation du changement climatique et pour améliorer l'accès global au crédit et à l'information», selon Alexander Mueller.

«Les mécanismes actuels de financement, tels que le mécanisme de développement propre du protocole de Kyoto, sont inappropriés et n'offrent pas de leviers suffisants incitant les agriculteurs à s'impliquer dans l'atténuation et l'adaptation au changement climatique», souligne-t-il.

«Les marchés du carbone offrant de fortes incitations aux fonds carbone publics et privés des pays développés pour acquérir des réductions d'émissions provenant de l'agriculture des pays en développement pourraient fournir d'importants investissements dans le développement rural et l'agriculture durable des pays en développement», propose la FAO.

P.C.


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