Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie, a présenté le mercredi 20 juillet 2011 le plan national d'adaptation au changement climatique. Ce plan est décliné en 80 actions et 230 mesures pour la période allant de 2011 à 2015. « Ce n'est pas un plan d'annonce mais un plan de mobilisation », a précisé NKM.
Quatre axes prioritaires se dégagent :
• Economiser et optimiser l'utilisation de l'eau
Le but est d'économiser 20 % de l'eau prélevée en 2020, hors stockage d'eau d'hiver, à travers l'action des agences de l'eau, des programmes de détection et réduction des fuites dans le réseau (25 % de perte existent en moyenne dans les réseaux d'eau potable) et d'aide à la récupération des eaux de pluie ou des eaux usées (pour l'irrigation par exemple).
Le secteur agricole est notamment concerné par l'économie de la ressource en eau. « La création, ou l'optimisation, de stockage d'eau par la substitution d'un prélèvement hivernal à un prélèvement pendant la période sèche » est une des mesures proposées comme le développement « des filières économes en eau » et la préservation « des ressources génétiques pour s'adapter ».
• La santé
Le réchauffement du climat devrait accélérer l'apparition ou l'amplification de certaines pathologies (dont les allergies) ou vecteurs de maladies. Des études seront lancées en 2011 pour renforcer la surveillance des pollens mais aussi des insectes vecteurs et des micro-organismes. Un groupe de veille santé-climat sera également créé au sein du Haut-Conseil de la santé publique (HSCP) chargé d'évaluer les données, d'alerter et de faire des recommandations aux pouvoirs publics.
• La forêt
L'assèchement du sol et la hausse des températures conduiront à terme à la disparition de certains végétaux, à la multiplication des feux de forêts. Le plan prévoit d'adapter de nouvelles générations d'arbres à travers la diversification des ressources génétiques, d'identifier des espèces résistantes et d'aider financièrement les exploitants forestiers à engager cette mutation.
• L'aménagement du territoire
Plusieurs risques seront surveillés : élévation du niveau de la mer, déformation des rails sous l'effet de la chaleur, dégradation des routes due à des cycles de gel et de dégel plus fréquents.
Le plan présenté par Nathalie Kosciusko-Morizet fera l'objet d'un suivi annuel dans le cadre d'un comité d'évaluation associant les cinq collèges du Grenelle de l'environnement, d'une évaluation à mi-parcours à la fin de 2013 et d'une évaluation finale à la fin de 2015.
Le coût des mesures consacrées à l'adaptation au changement climatique s'élève à 171 millions d'euros. Ils faut cependant ajouter 391 M€ au titre des « investissements d'avenir » qui participeront de près ou de loin à l'adaptation, notamment dans les domaines de la biodiversité, de la santé, ou de l'agriculture. Par ailleurs, plusieurs mesures déjà financées dans le cadre du plan sécheresse (160 M€) et du plan « submersion rapide » (500 M€ sur 2011-2016) participent également de son financement.
Téléchargez le plan national d'adaptation au changement climatique (pdf).
eau finie?
jeudi 21 juillet 2011 - 14h57
La quantité d'eau totale n'est pas un problème. C'est sa disponibilité. Je me demande à quoi servira de faire 20% d'économie en eau, si l'immense majorité de l'eau se jette à la mer... Economiser de l'eau ici ne la rendra pas disponible en Somalie ou ailleurs. Ce raisonnement fallacieux nous entraine vers des réglementations couteuses et stupides. Par contre, prévoir des réserves pour stocker l'eau est plus logique. Encore faut il revoir la réglementation qui aujourd'hui bloque tous les projets.