«Les sols européens sont un gigantesque réservoir de carbone. Ils en contiennent quelque 75 milliards de tonnes, et une mauvaise gestion pourrait avoir des conséquences graves», précise jeudi un communiqué de la Commission européenne.
Stavros Dimas, membre de la commission chargé de l’environnement, a déclaré: «S'ils sont bien gérés, les sols peuvent absorber des quantités considérables de carbone de l'atmosphère et nous donner ainsi davantage de temps pour réduire les émissions et avancer sur la voie du développement durable.»
Les sols couverts d'herbages et de forêts servent de puits et peuvent piéger jusqu'à 100 millions de tonnes de carbone par an. Les sols couverts de champs cultivés, en revanche, sont des émetteurs nets, et dégagent entre 10 et 40 millions de tonnes de carbone chaque année. Mais avec la croissance démographique mondiale, les superficies d'herbages et de forêts mises en cultures augmentent constamment.
La gestion des sols influe considérablement sur les réserves de carbone. Le rapport indique comment améliorer les pratiques agricoles de manière à réduire au minimum les pertes de carbone, non seulement au niveau des cultures et des résidus de cultures, mais aussi en veillant à ce que les sols soient protégés contre l'eau et la pluie par une couverture végétale permanente, en adoptant des techniques de labour moins agressives et en limitant le recours aux engins agricoles. Ces pratiques pourraient permettre de retenir entre 50 et 100 millions de tonnes de carbone par an dans les sols européens.
Pour protéger au niveau législatif les sols européens, la Commission a présenté en 2006, avec le soutien du Parlement européen, une proposition. Elle est actuellement bloquée au Conseil du fait de l'opposition de cinq Etats membres.