Quelque 200 gendarmes ont procédé mardi matin, dans le calme, à l'évacuation de deux zones à défendre (ZAD) en Charente-Maritime, occupées au total par une trentaine de personnes dont seize ont été placées en garde à vue.
Les évacuations de onze zadistes à Echillais, près de Rochefort-sur-Mer, installés depuis le 31 décembre 2014 sur le site d'un futur superincinérateur, et de 16 autres protestant sur l'île d'Oléron contre un projet de filières conchylicoles, ont débuté à partir de 6 heures et se sont achevées sans incident, a indiqué la préfète de la Charente-Maritime, Béatrice Abollivier.
« A la demande des élus concernés, le concours de la force publique a été accordé pour l'exécution des décisions de justice ordonnant l'expulsion, rendues par le tribunal administratif de Poitiers le 12 janvier et le 21 avril 2015 », a précisé la préfecture dans un communiqué.
« Les décisions de justice ont toujours pour vocation à être appliquées », a déclaré le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui a salué « le professionnalisme des forces de l'ordre ayant permis que les évacuations se déroulent sans aucun incident », selon des propos rapportés à l'AFP par son porte-parole, Pierre-Henry Brandet.
« Nous allons engager une contestation plus forte »
Les 16 zadistes (onze hommes et cinq femmes), qui avaient investi le 11 avril une demeure abandonnée à Boyardville, sur l'île d'Oléron, ont été placés en garde à vue dans différentes brigades du département pour délit de vol d'électricité. Certains d'entre eux, dont le nombre n'a pas été précisé, sont également poursuivis pour violences contre des agents de la force publique pour des faits antérieurs à l'évacuation. Les onze zadistes d'Echillais n'ont pas été interpellés.
Les zadistes de la Charente-Maritime ne comptent pas renoncer pour autant. « On n'a plus le choix puisque les élus n'écoutent plus. Nous allons donc engager une contestation plus forte. On va lancer un appel au regroupement des citoyens pour bloquer le pont du Martrou – qui enjambe la Charente à Rochefort – et les routes », a dit à un correspondant de l'AFP le porte-parole des zadistes et membre du collectif Pays rochefortais alert', Thierry Kieffer, opposé au projet de superincinérateur.