Les autorités chinoises ont, au fil des années, gagné un total de 3.700 milliards d'euros en revendant à des promoteurs des terrains obtenus auprès de communautés rurales, a estimé un économiste cité par la presse d'Etat.
Les conversions de terres en Chine, pays où les zones urbanisées s'étendent rapidement, sont une énorme source de financement pour les autorités locales, comme le prouve l'étude de Wu Jinglian, un expert conseillant le gouvernement. « Certaines administrations (gouvernementales) ont gagné environ 30.000 milliards de yuans, selon des estimations prudentes, sur le prix de revente des terres lors de la campagne d'urbanisation de ces récentes décennies », a-t-il déclaré lors d'un forum économique ce week-end, selon l'agence Chine nouvelle.
Sur les cinq dernières années écoulées, le taux d'urbanisation de la Chine est passé de 45,9 % à 52,6 %. Quelque 85 millions d'habitants ruraux ont migré dans les villes, selon des statistiques officielles. Mais les conversions de terres commencent souvent par des saisies. Celles-ci sont devenues le principal motif des révoltes contre les autorités. Théoriquement prévues par la loi, les compensations financières offertes, lorsqu'il y en a, sont en général considérées comme insuffisantes par les familles expropriées. Les affrontements entre les villageois spoliés et les représentants des autorités locales ou des hommes de main engagés par les promoteurs prennent souvent une tournure extrêmement violente.