Le marché foncier rural, englobant le foncier agricole, forestier et viticole, poursuit sa tendance à la hausse en 2012, révèle l'étude annuelle du département spécialisé de BNP Paribas Agrifrance.
Du côté des forêts, « malgré beaucoup de bois invendu et un prix en baisse de 15 % pour les feuillus et de 18 % pour les résineux, le prix du foncier a augmenté en 2012 suivant la même tendance qu'en 2011 », a indiqué Benoît Léchenault, de BNP Paribas, mercredi lors de la présentation à la presse de l'étude annuelle Agrifrance. « Aujourd'hui, il y a peu d'offre et beaucoup de demande : les propriétaires forestiers ont la main sur leur produit et peuvent le vendre », a-t-il affirmé.
Concernant le foncier agricole, la belle récolte de 2012 a permis une forte hausse des résultats des exploitations de grandes cultures. Le revenu céréalier moyen atteint le double du revenu agricole moyen. Dans ce contexte, le prix du foncier agricole poursuit sa hausse. Mais « la grande nouveauté est que cette hausse atteint 14 % en 2012, alors qu'on était autour de 6 à 7 % les années précédentes », a souligné Benoît Léchenault. Ce qui s'explique, comme pour la forêt, par une offre limitée et une demande importante.
Dans le nord et le sud-ouest de la France, les prix élevés se justifient par la qualité de la terre, tandis que le même phénomène observé en Provence est surtout dû à des raisons d'« agrément ».
Le marché du foncier rural, qui porte sur plus de 500.000 ha, recouvre différents acheteurs et usages. En valeur, 70 % du marché concerne les résidences secondaires. Mais en ce qui concerne les surfaces, ce sont surtout des terres agricoles, forestières et viticoles qui s'échangent. Les premiers acheteurs de terres sont les agriculteurs exploitants : le marché du foncier rural est assez peu ouvert aux investisseurs.
Alors que des achats de terres par des investisseurs étrangers, notamment asiatiques, ont ému l'opinion publique, il apparaît que les investissements étrangers sont très minoritaires : ils représentent moins de 1 % des transactions, en valeur comme en surface. Les investissements étrangers portent d'ailleurs sur des résidences secondaires, et concernant assez peu le foncier agricole, viticole ou forestier.
« Mis en perspective avec le marché immobilier parisien de haut de gamme (supérieur à 3 millions d'euros), dont les trois quarts échappent aux investisseurs français, ou aux entreprises du CAC 40 dont 40 % sont aux mains d'investisseurs étrangers, le marché foncier rural est assez peu investi par les étrangers », a conclu Benoît Léchenault.