La Frapna (Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature) a dénoncé vendredi un arrêté du préfet du Rhône prescrivant des épandages d'insecticides pour lutter contre la chrysomèle du maïs dans l'Est lyonnais, après la capture de huit de ces insectes en août.
«Comme trop souvent, hélas! la réponse de la profession est disproportionnée puisque des traitements chimiques généralisés à l'aide d'hélicoptères sont prévus à compter du 1er septembre en dépit des risques pour les riverains et bien sûr pour l'environnement», déclare la Frapna dans un communiqué.
«La deltaméthrine est un insecticide non sélectif» qui «détruit non seulement l'insecte visé, mais potentiellement l'ensemble des insectes présents dans les zones traitées: papillons, abeilles et autres espèces utiles», souligne la fédération, dénonçant des «méthodes inacceptables» au regard du Grenelle de l'environnement.
Originaire d'Amérique centrale, la chrysomèle est un petit coléoptère qui s'attaque aux racines du maïs provoquant d'importants dégâts.
«Les pertes économiques consécutives pour les filières agricoles sont telles que l'Union européenne a interdit sa dissémination», souligne pour sa part la préfecture du Rhône, justifiant la «nécessité» de «mesures fortes et rapides dès les premières détections en vue de son éradication».
Outre les traitements par insecticides «dans les zones délimitées autour des points de capture» (...), la réglementation prévoit aussi «l'obligation de rotation des cultures de maïs», indique la préfecture.
«Outre Atlantique, ni les OGM, ni la surabondance de pesticides n'ont jamais réussi à résoudre le problème», estime la Frapna qui préconise une «rotation des cultures» et réclame «la mise en oeuvre d'une vraie politique de diversification dans les grandes plaines céréalières de Rhône-Alpes» ainsi que «des pratiques plus respectueuses des agriculteurs, des populations riveraines et de l'environnement.»
Vingt-trois communes du Rhône sont concernées par ces épandages.