«Après à une année marquée par un très fort développement de la chrysomèle, notamment sur la frange est de la France, la politique actuelle d'éradication est devenue ingérable pour les maïsiculteurs», a indiqué jeudi devant la presse, Christophe Terrain, président de la CEPM (Confédération européenne de la production de maïs). En 2009, vingt nouveaux foyers ont été découverts en France avec près de 300 insectes décomptés.
Face à cette situation et aux fortes conséquences économiques de la stratégie d'éradication imposée aux agriculteurs concernés, la CEPM a demandé dès 2008 à la Commission européenne d'étudier la sortie de l'insecte de son statut de quarantaine.
Une étude d'impact a donc été diligenté par la Commission. Les maïsiculteurs pourront à la fin de septembre formuler une réponse officielle aux propositions faites par l'étude.
Ainsi, selon les producteurs européens, l'étude ne va pas assez loin en termes de prospective puisqu'elle n'intègre pas l'utilisation d'OGM résistant à Diabrotica . «Pour limiter l'installation de l'insecte, tous les moyens de lutte efficaces tels que les produits phytosanitaires en traitements de semences, microgranulés ou liquides, ou encore les OGM doivent être rendus disponibles au plus vite», a également souligné Christophe Terrain. En effet, en France très peu de solutions sont autorisées et leur emploi est soumis à conditions.
Diabrotica est en France, comme en Allemagne, considéré comme un insecte de quarantaine. La règle veut dans ces conditions que l'insecte soit éradiqué.
Sur l'Hexagone, il faut mettre en place un dispositif comprenant une zone focus (interdiction de cultiver du maïs les deux années suivantes, associé à des insecticides) ainsi qu'une zone de sécurité (rotation une année sur deux ou traitements phytosanitaires sur un rayon de 5 km).
Quand le coléoptère est présent depuis trois années consécutives, comme c'est le cas dans certains pays de l'Est de l'Europe, le confinement est prévu. Ce dernier doit permettre d'éviter la propagation de l'insecte vers des zones indemnes en mettant en place un programme de suppression.
«Cette lutte à deux vitesses ne semble pas empêcher l'insecte de s'installer. Dans ce cadre, le dispositif européen ne semble pas adapté», constate Céline Duroc, responsable environnemental chez AGPM-Orama.