Selon les chiffres des Douanes rapportés par une note de conjoncture du service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l'Agriculture de septembre, la consommation taxée des vins pendant dix mois de la campagne 2008-2009 a baissé nettement par rapport à la campagne 2007-2008 et par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes.
Sur les dix mois de la campagne 2008-2009, la consommation taxée de vins français atteint 23,8 millions d'hectolitres (Mhl), niveau le plus bas jamais enregistré, alors que les dernières prévisions françaises de récolte de vins au 1er septembre font état d’une récolte pour 2009 inférieure à la moyenne quinquennale (de l'ordre de -5%) mais supérieure à la très faible récolte de 2008 (+12%).
A douze mois, le total de la consommation taxée ne dépasserait pas 30 Mhl au cours de la campagne 2008-2009 (-9% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes et -5% par rapport à 2007-2008), selon les prévisions du SSP.
Par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes, les vins d’appellation s’en sortent relativement mieux que les autres vins avec une baisse moins forte de la consommation (-7%, contre -11%).
Les quantités taxées de vins d’appellation mis en circulation ne dépasseraient pas 16 Mhl à la fin de la campagne 2008-2009, soit le niveau le plus faible depuis la campagne 1996-1997, estime le SSP.
Pour les autres vins, le recul de la consommation est ininterrompu depuis la campagne 2005-2006, s’intégrant dans la tendance des vingt dernières années, souligne la note du ministère. A ce rythme, leur consommation pourrait passer sous la barre de 13 Mhl lors de la campagne 2009-2010.
Le marché intérieur français n’est donc pas très porteur avec une demande peu dynamique, confirmée par les données de ventes en vrac fournies par FranceAgriMer, prévient le ministère.
Sur l’ensemble de la campagne 2008-2009, les volumes de ventes de vins de table et de pays français sont en nette réduction par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes (-15%) et atteignent 10,5 Mhl.
Les ventes de vins de table sont descendues à un niveau historiquement bas de 2,7 Mhl et enregistrent le plus fort recul par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes (-37%).
Les ventes de vins de pays reculent également mais à un rythme moindre (-3%).
En termes de couleur, ce sont les ventes de vins blancs qui se réduisent le moins fortement, avec même une progression par rapport à la moyenne pour les vins de pays blancs (+6%). Mais, au total, les volumes de ventes de vins blancs ne dépassent pas 2,3 Mhl (–6%).
Les ventes de vins rouges marquent un recul très net, le total étant à peine supérieur à 8,2 Mhl (-17%). Les ventes de vins de pays rouges et rosés se replient moins fortement que celles de vins de table rouges et rosés (-5%; contre -38%).
Face au repli de la demande sur le marché intérieur, tant en vins de consommation courante qu’en vins d’appellation, les négociants ont adopté une stratégie d’attente en préférant écouler leurs stocks des récoltes précédentes plutôt que de s’approvisionner avec des vins de la récolte de 2008.
Les stocks au négoce, tous vins confondus, et chez les distributeurs sont à un niveau assez bas (-13% pour les stocks au négoce par rapport à mai 2008).
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