Le président de la Colombie, Juan Manuel Santos, a signé jeudi une série de décrets visant à améliorer les conditions de vie des agriculteurs, après un violent mouvement de grogne paysanne qui a secoué le pays.
A l'issue d'une réunion avec des représentants de l'ensemble du secteur, le chef de l'Etat, confronté à sa plus forte crise depuis son élection en 2010, s'est félicité d'avoir tracé les lignes d'un futur « pacte national pour l'Agriculture ».
Parmi les mesures adoptées figurent la création d'un ministère pour le Développement rural, la régulation des prix agricoles ou encore la suppression des importations de lactosérum.
M. Santos a aussi prôné un « système de participation populaire » afin d'éviter de nouvelles tensions.
« L'objectif, au-delà des mesures immédiates, d'urgence, c'est d'avancer vers une véritable politique agricole nationale », a lancé le président colombien, qui a aussi sorti de sa manche un accord avec le Venezuela voisin prévoyant la vente de produits agricoles pour un montant de 600 millions de dollars.
« Nous allons refonder l'agriculture colombienne et nous devons le faire par tous les moyens, avec tous les instruments, toutes les ressources disponibles », a-t-il promis.
Lancé à la mi-août puis soutenu par d'autres corporations, le mouvement des paysans, qui réclamaient, outre une revalorisation de leurs revenus, un meilleur accès à la terre et une révision des contrats de libre-échange internationaux, avait donné lieu à des manifestations émaillées de violences, qui s'étaient soldées par un bilan de quatre morts.
Probable candidat à sa réélection l'an prochain, le président Santos avait procédé à un remaniement gouvernemental, nommant comme ministre de l'Agriculture l'artisan des négociations avec les paysans qui ont abouti le week-end dernier à un accord permettant la levée des barrages routiers qui avaient paralysé le pays.