Jean-René Buisson, président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania), a indiqué mercredi que les distributeurs réclamaient à leurs fournisseurs des compensations «extravagantes» en échange de la réduction des délais à 60 jours.
Pour protéger les PME de défaillances liées à des délais de paiement trop longs, la loi de modernisation de l'économie (LME) adoptée cet été prévoit de les réduire à 60 jours au 1er janvier 2009, contre 102 en moyenne.
«Les distributeurs demandent des compensations à des taux qui dépassent largement le coût de l'argent, des compensations qui sont extravagantes», a indiqué M. Buisson.
Les industriels «n'ont pas à financer une mesure, qui fait l'objet d'une loi», a-t-il ajouté. «Les distributeurs disent que les délais de paiement font partie des négociations. Certes, mais à condition que cela ne fasse pas l'objet de dérives où la loi du plus fort l'emporte toujours», a-t-il souligné. L'Ania regroupe 10.000 entreprises, dont 95% de PME.
La nouvelle loi fait l'objet d'une polémique. Les commerçants demandent un moratoire à cause de la crise financière, alors que gouvernement a insisté la semaine dernière sur une application dès janvier.
L'Institut de liaisons et d'études des industries de consommation (Ilec), peu concerné par la réduction des délais de paiement car il représente de grandes marques (Tropicana, Nivea, Colgate, la vache qui rit...), a rejoint les commerçants cette semaine, en demandant aussi un moratoire.
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