Le poids de l'alimentation dans le budget de consommation des ménages ne se réduit plus depuis 2007, selon une note d'analyse Insee Premiere diffusée mercredi.
Cette tendance est particulièrement marquée au sein des ménages les plus modestes. En 2011, 16 % d'entre eux déclaraient qu'en cas d'augmentation de revenus de 10 %, ils consacreraient cette manne supplémentaire en priorité à l'alimentation, juste derrière derrière l'épargne. Ils n'étaient que 11 % en 2005, et ce poste venait en cinquième position chez les plus modestes, derrière le loisir, l'épargne, ou l'équipement du logement, plus souvent cités.
Jusqu'en 2007, le budget affecté à l'alimentation par les ménages diminuait avec l'augmentation du niveau de vie. Quand celui-ci augmentait, les ménages choisissaient plutôt de consacrer ce supplément de ressources aux autres postes de consommation. « Sous l'effet de l'amélioration continue du pouvoir d'achat des ménages, au-delà des fluctuations conjoncturelles, le poids de l'alimentation a ainsi reculé au cours des dernières décennies », explique l'Insee. « Auparavant, le poids de l'alimentation dans leur budget tendait tout à la fois à décliner et à se rapprocher de celui des plus aisés », ajoute la note d'analyse.
Ce phénomène doit être rapproché du recul, depuis 2008, du niveau de vie de la moitié la moins aisée de la population, souligne l'Insee.
« Les plus modestes n'ont non seulement plus de gains de pouvoir d'achat à dépenser sur les postes qu'ils jugent les moins nécessaires, mais une partie d'entre eux semble également se contraindre sur les dépenses d'alimentation », constate l'Insee.
Si pour les ménages les plus modestes, « cette tendance semble traduire surtout le renforcement de la contrainte budgétaire dans un contexte de crise économique », l'arrêt de la baisse du poids de l'alimentation dans la consommation des ménages « peut sans doute refléter d'autres phénomènes, comme un changement de comportement des consommateurs, plus sensible à la qualité de l'alimentation », tempère l'analyse.
Téléchargez la note d'analyse de l'Insee « Les comportements de consommation en 2011 ».