Le ras-le-bol vis-à-vis de la suradministration environnementale n'est pas nouveau en soi et il est régulièrement évoqué depuis les derniers congrès de la FNSEA. Au congrès de Biarritz, il a pris toutefois cette année une ampleur inédite, revenant en boucle dans les interventions des délégations régionales et prenant une place centrale dans l'intervention de clôture du secrétaire général du syndicat, Dominique Barrau.
Et pour résumer la situation, celui-ci a parlé à plusieurs reprises d'exaspération « parce que l'acte de production est en danger », pas seulement sur la bordure des ruisseaux ou dans le premier périmètre de captage, mais bien sur l'ensemble de l'espace agricole.
Ses flèches les plus vives ont été décochées pour « les théories dévastatrices des sachants, des mal-pensants et autres militants de la décroissance » car celles-ci finissent par se traduire en textes législatifs. Il s'est longuement attardé sur les problèmes posés par la directive nitrates. « Comment calcule-t-on une pente, a-t-il ironisé : 50 par 50 m ou 250 par 250 m ? Et quand on aura supprimé la moitié des surfaces d'épandage dans ce beau département des Pyrénées-Atlantiques, mes effluents je les stocke où ? Mes récoltes je les conduis comment ? Avec des engrais chimiques, achetés à vil prix ? »
Le bon critère de pentes pour la FNSEA, c'est partout où passe un tracteur et une unité d'épandage. Dominique Barrau a laissé entendre que ce critère pourrait être abandonné par l'Administration pour les cultures pérennes et les prairies mais reste à régler le cas des cultures arables. Il s'en est pris aux suppressions intempestives de produits phyto homologués qui ne sont pas raisonnables tant que des solutions, des substitutions crédibles ne sont pas trouvées.
A propos du verdissement et du critère de diversité des cultures, qui pose un problème particulièrement dans les zones à maïs, la FNSEA propose d'appréhender cette question globalement à l'échelle territorial et non pas à la parcelle.
Exemples concrets à l'appui, Dominique Barrau a fustigé le deux-poids-deux-mesures quand un agriculteur de l'Eure-et-Loir se fait condamner à 170.000 euros d'amende parce qu'il a coupé 70 m de haie et pendant ce temps une trentaine d'individus bloquent impunément le démarrage de travaux d'une réserve d'eau dans le Tarn alors que toutes les autorisations avaient été obtenues au bout de 18 ans de procédures !
« Nous devons aboutir sur la problématique du dépôt de caution avant pour des procédures qui portent sur des déclarations d'utilité publique », a-t-il martelé.
Une demande reprise dans le discours de clôture de Xavier Beulin qui a aussi annoncé qu'un travail allait être entrepris par la centrale syndicale pour lister une à une et point par point toutes les surtranspositions françaises des directives européennes. Le président de la FNSEA a fustigé les Dreal qui s'érigent en « censeurs du territoire » et n'en font qu'à leur tête. « Qui gouverne ? », s'est-il interrogé. Alors qu'une charte des contrôles effectués par la police de l'eau a été demandée par le syndicat, Xavier Beulin a ajouté : « Que l'on désarme définitivement les contrôleurs de l'Onema. »
La version audionumérique au colloque de la FNSEA
• L'intervention de Dominique Barrau
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vendredi 28 mars 2014 - 08h56
On prend les ministres de l'agriculture, l'environnement (et les autres aussi)et on les jette dehors. On en a ras le bol! Vivement que ceux qui nous gouvernent dégagent; ça devient intenable , de plus le droit de propriété est bafoué et si ça continue on sera tous en faillite avec nos hectares en friche!