Le Copa-Cogeca, qui rassemble les syndicats agricoles de l'UE, a demandé jeudi à la Commission européenne de suspendre les importations d'agrumes d'Afrique du Sud après l'interception de cargaisons frappées de la maladie des taches noires.
Cette maladie « hautement contagieuse » pour les agrumes, qu'elle rend impropres à la consommation, « n'existe actuellement pas dans l'UE », la Commission doit « suspendre immédiatement les importations jusqu'à ce qu'elle ait été éradiquée » en Afrique du Sud, a déclaré le secrétaire général du Copa-Cogeca, Pekka Pesonen, cité par un communiqué.
La question « sera à l'ordre du jour d'une réunion d'experts à la fin du mois », a indiqué le porte-parole de la Commission en charge de la santé, Frédéric Vincent.
La Commission « encourage » ce pays « à améliorer son système de contrôle, qui en a besoin. Elle demeure en faveur de mesures qui seraient mises en place pro-activement par lui, en accord avec elle », a-t-il ajouté.
Pour M. Pesonen, une suspension des importations se justifierait justement par le fait que la Commission a « déjà invité à plusieurs reprises les autorités sud-africaines à mettre en place des mesures visant à prévenir la propagation de la maladie vers l'Europe, après l'avertissement lancé par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) ».
« Il nous faut protéger le secteur européen [...] étant donné qu'aucune mesure de contrôle n'existe actuellement », a-t-il ajouté. Il a relevé qu'une propagation serait « catastrophique » alors que les pays producteurs du sud de l'Europe « sont déjà durement frappés par une grave crise économique ».
Depuis le début de l'année, cinq cargaisons contaminées ont été interceptées et détruites à leur entrée notamment en Allemagne, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas.
Saisie après que l'Afrique du Sud eut demandé à l'UE d'assouplir ses mesures phytosanitaires, en arguant que la maladie ne pouvait gagner l'Europe du fait des conditions climatiques, l'Efsa avait au contraire conclu en 2009 que le Guignardia citricarpa Kiely, à l'origine de la maladie, pouvait se propager « dans des régions d'Europe productrices d'agrumes ».
Une fois introduit, ce champignon « peut facilement s'établir en Europe du fait de la présence de nombreuses plantes-hôtes d'agrumes sensibles », avait mis en garde son groupe scientifique.