La Coopérative laitière du Pays Basque (CLPB), réunissant plus de 100 éleveurs, a récolté plus de 340.000 euros grâce à une campagne de financement sur internet (crowdfunding) afin d'accroître son indépendance à l'égard de la grande distribution.
Constituée en 1970 à Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques) uniquement comme coopérative de production de lait, la CLPB a créé en 2014 une activité de transformation en mettant sur pied la Fromagerie des Aldudes, dans la montagne pyrénéenne. Avec cette initiative les éleveurs ont manifesté leur volonté de mettre un terme à leur dépendance vis-à-vis de la grande distribution et de « maîtriser toute la chaîne », de la production jusqu'à la commercialisation, a indiqué à l'AFP le directeur de la CLPB, David Pagès.
« Cette opération va nous permettre de consolider nos ressources financières pour cette activité très demandeuse en capitaux », a-t-il souligné. Pour le lancement de la Fromagerie des Aldudes, la centaine d'éleveurs avaient dû mettre au pot commun un investissement initial de quatre millions d'euros, a rappelé David Pagès.
Transformer à terme 100 % du lait
La coopérative transforme aujourd'hui elle-même 25 % des 2,5 millions de litres de lait de brebis et 4,5 millions de litres de lait de vache qu'elle collecte. Le reste est revendu à l'industrie agro-alimentaire. « Nous souhaitons passer à 50/50 l'an prochain, puis transformer, à terme, 100 % de notre lait », ambitionne David Pagès. Une indépendance qui permettrait alors d'échapper davantage aux variations de prix du litre de lait, « conséquences de la bascule permanente entre l'offre et la demande ». « Cela donnerait de la stabilité à nos éleveurs », assure le directeur de la CLPB.
Afin de diversifier les débouchés, une nouvelle gamme de produits sera lancée en 2016 et une boutique en ligne verra le jour. Initiée fin juillet, la campagne de financement a connu un franc succès avec 340.250 euros recueillis : 133.550 euros en dons tandis que l'ouverture au capital -206.700 euros jusqu'à présent - a été prolongée de 45 jours, a précisé le directeur de la CLPB.
Marie-Christine Casaubon, vivant à Boucau, sur la Côte basque, fait partie des 1.461 particuliers ou entreprises qui ont soutenu le projet. « Cette génération d'agriculteurs a eu l'intelligence de se poser et de réfléchir collectivement pour trouver des solutions », apprécie cette demandeuse d'emploi de 50 ans qui a fait un don de 50 euros. Par ailleurs bénévole dans plusieurs associations soutenant l'agriculture paysanne, elle salue ainsi une démarche « pleine d'espoir alors qu'il y a de nos jours très peu de solidarité ».
Souhaitons...
mardi 10 novembre 2015 - 10h18
A la solidarité une rentabilité nécessaire aux éleveurs... Notre agriculture a un demi siècle de retard...des exploitations dont on ne connait jamais la rémunération des heures de travail fournies par des hommes vaillants et de talents.. Une main d oeuvre souvent familiale, parents notamment qui travaillent pour la croute avec des retraites de misère...de quoi écrire des livres.