Le groupe coopératif Laïta annonce un plan de développement de 80 millions d'euros qui devrait ouvrir des perspectives à ses producteurs.
« Nous vous annonçons un investissement exceptionnel de 80 millions d'euros dans le développement de nos ingrédients secs laitiers sur l'ensemble de notre bassin laitier », a indiqué mardi Dominique Chargé, président de la coopérative Laïta lors d'une conférence de presse à Rennes (Ille-et-Vilaine). Depuis 2009, elle regroupe les activités laitières des coopératives Even, Triskalia et Terrena.
L'élément phare de ce plan est la création d'une tour de séchage mixte (poudre de lait premium et lait infantile) à Crehen (Côtes-d'Armor) qui devrait être mise en service à la fin de 2016 à laquelle sera attachée un atelier de boitage.
Des complexes de déminéralisation de lactosérum vont être installés à Landerneau (Finistère) dès 2015 et Crehen. Le groupe va également spécialiser son site d'Ancenis pour poursuivre le développement des poudres de lait fermenté (ingrédients aromatiques), optimiser la séparation des protéines du lait sur l'ensemble de ses sites et rénover les huit tours de séchage déjà existantes.
A l'horizon de 2017, l'objectif est de produire 30.000 t/an de poudres infantiles et poudres de lait premium, 7.500 t/an de lactoserum déminéralisé pour la nutrition infantile et le cracking (1) de 230.000 litres de lait par jour.
Capter de nouveaux marchés
Des investissements conséquents qui visent à gagner des marchés exigeants en termes de qualité et de sécurité des aliments, en France, en Europe, et à l'international avec les nouvelles opportunités des marchés asiatiques notamment.
Le développement des ingrédients laitiers secs est un axe stratégique pour Laïta. « A l'intérieur du lait, il y a 2.000 constituants, si on sépare les protéines les unes des autres on peut tirer une valeur ajoutée extraordinaire », confie Christian Couilleau, le directeur.
Grâce à ces nouveaux outils, Laïta va gagner 15 % de capacité de traitement de collecte supplémentaire. Une bonne nouvelle pour les 3.750 exploitations laitières qui lui livrent leur lait dans un contexte de fin des quotas laitiers.
« Notre objectif est d'aller chercher de la valeur ajouté à l'international et de la ramener sur notre territoire », explique Dominique Chargé. Le groupe s'attache à être sur le podium en matière de prix du lait payé aux producteurs. Grâce à cette dynamique, la coopérative souhaite resserrer l'étau de la volatilité des marchés pour avoir une meilleure résistance à l'avenir.
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(1) procédé de filtration du lait et séparation des molécules.