A l'occasion d'une table ronde animée par Erik Orsenna (économiste et membre de l'Académie française), clôturant le premier congrès de Coop de France, jeudi, des représentants de la coopérative sucrière Tereos et de la coopérative fruitière Blue Whale ont expliqué leurs stratégies pour faire face à un marché mondial de plus en plus libéralisé.
Selon Philippe Duval, président de Tereos, «dans nos métiers du sucre et de l'éthanol, il était important de pouvoir compter sur la carte "canne à sucre" et sur la "carte Brésil". Ne pas explorer ces deux options aurait pu condamner l'avenir de la société».
Du côté de Blue Whale, grosse coopérative spécialisée dans la filière de la pomme, la stratégie affichée consiste à monter en gamme, pour se positionner sur un marché international extrêmement concurrentiel. Pour le directeur, Alain Vialaret, «les premiers prix, c'est pas un marché pour nous. Plus c'est compliqué et plus c'est à nous de le faire».
C'est de cette manière que l'entreprise fait la différence avec ses concurrents à l'international, «nous voulons travailler pour les 60% de clients de par le monde qui peuvent rémunérer les producteurs», ajoute le directeur.
Alain Vialaret explique aussi la force du statut de coopérative dans le secteur des fruits pour séduire la grande distribution: «On a les volumes, on a les producteurs, ce qui nous permet de nous engager à un mois, deux mois, trois mois à l'avance avec la grande distribution.»
De même, selon Philippe Duval, «pour nos clients, la coopérative agricole est synonyme de pérennité de la fourniture et de continuité de la relation commerciale».
Erik Orsenna a ensuite clôturé le congrès en rappelant que «les coopératives sont centrales dans un monde qui doit se reconstruire, ce sont des structures sur qui on doit pouvoir s'appuyer quand ça va mal».