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Coordination rurale/Congrès

Des alliés européens pour défendre la régulation

Publié le mercredi 02 décembre 2009 - 18h22

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Coordination rurale/Congrès: avoir des alliés européens pour défendre la régulation (© GFA)

L’année 2009 a été marquée par la baisse des prix et des revenus agricoles dans tous les secteurs de production. Elle a aussi été particulière pour la Coordination rurale (CR) qui a tenu son seizième congrès annuel à Biarritz le 2 décembre 2009.

«Ce dont on a rêvé depuis longtemps est en train de naître», a déclaré François Lucas, président du syndicat. La grève du lait en septembre a permis aux idées du syndicat de rencontrer un écho favorable. «Nos actions ont remis la régulation au cœur des discussions», s'est félicité le président de la CR.

Invités au congrès, Romuald Schaber, président de l’EMB (European Milk Board), et Pascal Massol, président de l’Apli (Asociation des producteurs de lait indépendants), ont appelé à ne pas reculer. Ovationnés par les quelque 600 congressistes pour leur combat, ils ont aussi remis sur la table la question de la représentativité de leur syndicat dans les instances nationales.

Une force européenne

La Coordination rurale espère surfer sur cette nouvelle notoriété. «S’il n’y avait pas eu ces actions coordonnées dans d’autres pays, avec une communication conduite par une seule organisation européenne, jamais nous n’aurions pu obtenir ce virage à 180 degrés de 21 pays européens qui avaient tous laissé la Commission démonter la régulation de la production du lait. Même si c’est difficile, même si la barrière des langues et des cultures complique la tâche, c’est là que nous devons maintenant porter notre effort. C’est la seule méthode efficace pour faire avancer nos idées», déclare le syndicat.

La CR se défend de vouloir reproduire ce qui existe déjà, le Copa-Cogeca qui rassemble les organisations syndicales majoritaires dans leur pays. «Le Copa-Cogeca est un obèse impotent qui n’a su que partager la vision débile de la Commission vis-à-vis de la politique désastreuse du lait. L’histoire nous montre que ses représentants ont plus accompagné, voire pensé, le démantèlement de la Pac que joué un rôle actif pour faire émerger une politique alternative au bénéfice tant des agriculteurs que des consommateurs», poursuit le syndicat.

La CR reconnaît à Bruno Le Maire d’avoir pris rapidement la mesure des difficultés. «Il semble même qu’il ait compris qu’il y avait beaucoup à apprendre en n’écoutant pas que le syndicat sexagénaire et majoritaire, a déclaré François Lucas. Nous avons trouvé un ministre beaucoup plus à notre écoute que ses prédécesseurs, parce que – il faut aussi le dire – nous étions l’interlocuteur privilégié pour la gestion de la crise laitière que l’interprofession et le monopole syndical niaient après l’avoir eux-mêmes provoquée.» Le président du syndicat s’est félicité d’avoir un ministre actif qui a su réhabiliter le mot «régulation».

Toutefois, la Coordination rurale reste vigilante car «le ministre reste sous l'influence de la cogestion à vocation exportatrice, et beaucoup le pressent de faire un tour de passe-passe en transformant la régulation des productions agricoles en contractualisation assortie de marchés à terme pour toutes les productions».

Plan Sarkozy

Concernant le plan Sarkozy, la CR estime qu’il était nécessaire, mais qu’une réelle volonté de défendre l’agriculture doit aller bien au-delà. «Il est urgent de mettre en place des mesures de régulation permettant de faire remonter les prix agricoles sur le marché européen et pour une nouvelle Pac.» Selon le syndicat, une bonne Pac devrait remplir six missions:

- assurer l’indépendance alimentaire de l’UE,

- garantir la sécurité et la santé de sa population,

- être économiquement durable en assurant un revenu correct aux agriculteurs,

- respecter l’équilibre social et occuper harmonieusement le territoire,

- préserver la fertilité des sols et l’agro-écosystème,

- ne pas nuire aux pays tiers et respecter leurs droits à l’autosuffisance alimentaire.

Emissions de gaz à effet de serre

En réponse au problème des émissions de gaz à effet de serre (GES) qui a valu la création d’une taxe carbone, la CR rappelle l’intérêt des techniques culturales simplifiées. Selon elle, cette technique réduit les passages, l’érosion et améliore le fonctionnement biologique du sol. Elle diminue la sensibilité du sol à la sécheresse en favorisant une meilleure rétention en eau et une meilleure exploration du sol par le réseau racinaire; elle enrichit le sol en matière organique. Bref, elle diminue à moyen terme la consommation d’azote.

La problématique des émissions de GES est intimement liée à la Pac: «Il est urgent de relocaliser une grande partie de la production de nos besoins alimentaires, a souligné le président de la CR. Cela permettra de rééquilibrer durablement le bilan carbone de l’agriculture, de diminuer les transports rendus nécessaires du fait des importations, d’assurer une meilleure garantie de sécurité alimentaire et sanitaire au citoyen, de participer au développement économique de nos territoires et, enfin, de ralentir l’extension mondiale de certaines maladies et donc d’améliorer la santé publique.»

Agriculture biologique

Concernant les agricultures biologique et conventionnelle, la CR pense qu’il faut favoriser les synergies entre les différentes formes d’agriculture: il serait plus bénéfique pour l’environnement d’encourager les exploitations mixtes plutôt que de cloisonner l’agriculture biologique avec des fermes 100% bio. Pour réussir à multiplier par trois les surfaces cultivées en AB (agriculture biologique) en France (objectif du Grenelle) et à approvisionner le marché, il faut une fiscalité environnementale qui doit inciter et récompenser les agriculteurs à la hauteur de ce défi. La main-d’œuvre représentant une part importante des coûts de production en bio, la TVA sociale que défend la CR peut donc être un moyen d’aider massivement l’agriculture bio.

A télécharger:

A.De.


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