Le directeur général de Crédit Agricole SA (Casa), Philippe Brassac, a présenté, mardi 4 août, son premier grand chantier après sa nomination en mai : un remaniement de l'organigramme de la structure cotée de la banque verte. La nouvelle organisation s'articulera à partir du 1er septembre autour de quatre pôles métiers rattachés à la direction générale : un pôle grandes clientèles, regroupant Banque de financement et d'investissement, Banque privée et services aux institutionnels et aux entreprises, un pôle épargne assurance et immobilier, un pôle services financiers spécialisés et un pôle filiale banques de proximité (LCL et banque de détail à l'international).
« Ce projet n'est pas une question de modification des pouvoirs du groupe ; la question de la répartition des pouvoirs ne se pose pas », a-t-il assuré, en référence à un projet de réforme de l'organe central dont les détails avaient fuité dans la presse et qui aurait vu la Fédération, organe politique, récupérer les pouvoirs d'organe central détenu par Casa.
Complexe, la gouvernance de Crédit Agricole est constituée de deux organes dirigeants, la FNCA et Casa, chacun dotée de deux dirigeants. La FNCA représente les sociétaires des 39 caisses régionales. Elle est l'actionnaire majoritaire de Casa dont elle détient 56,2% via la holding SAS La Boëtie, alors que Casa, cotée depuis 2001, est à la tête des filiales du groupe (Cacib, Amundi, Predica, LCL) et joue le rôle d'organe central en veillant à la cohésion et au bon fonctionnement du réseau. En outre, Casa est actionnaire des caisses régionales à hauteur de 25%. Le projet de réforme visait à simplifier cette organisation. Problème: la Banque centrale européenne n'a pas levé les contraintes réglementaires qui empêchent ce changement.
« Aucune opération susceptible d'affecter substantiellement le périmètre de Crédit Agricole S.A., comme celles qui ont pu être évoquées par des sources externes au groupe, n'est réalisable à ce stade », souligne la banque dans un communiqué du 4 août. L'évolution de l'organisation du groupe n'est toutefois pas abandonnée, une réflexion est toujours en cours.
« Nous ne sommes pas en conflit avec les régulateurs », a précisé Xavier Musca, le nouveau directeur général délégué de Casa, ajoutant que les discussions achoppaient sur le statut de groupe mutualiste, sur lequel subsistent des incertitudes au niveau européen. Le régulateur européen réfléchit actuellement à une harmonisation du statut de groupe mutualiste, très différent d'un pays à l'autre. Le modèle français, qui fait figure d'exception, tente de faire valoir ses spécificités auprès du superviseur mais les discussions sont encore en cours.
AFP