Plusieurs centaines d'agriculteurs de la FDSEA et de Jeunes Agriculteurs (JA) des Hautes-Pyrénées ont bloqué lundi les principaux accès à Auch (Gers), après en avoir fait de même samedi à Tarbes (Hautes-Pyrénées), pour dénoncer la baisse de leurs revenus et la hausse des charges dans la plupart des productions.
Ces actions s'inscrivent dans la campagne de mobilisation décidée par la FNSEA qui réclame un «plan d'urgence» de 400 millions d'euros et compte rassembler de 30.000 à 40.000 manifestants dans toute la France le 16 octobre 2009.
Les agriculteurs, au nombre de 500 à 600 selon les organisateurs, 350 à 400 selon la police, ont commencé par bloquer les accès à la préfecture du Gers, lors d'une opération baptisée «Auch, ville morte» à 9 heures (du matin), à l'aide de 230 à 300 tracteurs, selon les estimations.
Des banderoles et des pancartes avaient été installées sur les tracteurs et les remorques qui constituaient les neuf barrages sur les principaux axes d'entrée dans la ville, demandant notamment «Une année blanche pour éviter le trou noir», ou proclamant: «Quand l'agriculture souffre, c'est l'économie qui se grippe» et «Sarkozy, l'agriculture a un prix»
Les leaders syndicaux de la FDSEA et de JA ont réclamé une «année blanche» pour tous les agriculteurs sur le plan fiscal, bancaire et social «pour soulager leurs trésoreries».
«L'Etat se dérobe face à ses responsabilités. Il a une dette envers ses agriculteurs, il doit nous aider», a déclaré Christophe Lanaert, président de la section JA du Gers.
«Il ne peut pas y avoir de France forte sans agriculteurs forts (...) Nous devons faire front, nous ne serons pas les mineurs du XIXème siècle», a pour sa part affirmé William Villeneuve, président national de JA.
«Nous en avons assez des reports de dossiers, des contraintes administratives et des exigences environnementales. Avec des décisions remises aux calendes grecques, on ne peut pas sauver l'agriculture», a de son côté lancé Rémy Fourcade, président de la FDSEA-32.
La chambre des métiers, la Maison de l'artisan et l'Union professionnelle artisanale du Gers avaient appelé leurs membres à se joindre à la manifestation. Plusieurs artisans ont ainsi participé également au blocage d'Auch, à l'aide de camions et camionnettes.
La chambre de commerce et d'industrie du Gers avait, pour sa part, demandé aux organisateurs de l'opération de «limiter l'impact» de la manifestation sur les activités économiques de la ville.
L'opération de blocage s'est achevée en début d'après-midi vers 15h30, les manifestants convergeant alors avec leurs tracteurs vers les abords de la préfecture et de la cathédrale, où ils ont planté quatre croix où étaient inscrits «viticulteurs, JA, céréaliers, éleveurs» sur des tas de terre disposés en forme de tombes devant le parvis.
Une opération similaire s'est déroulée samedi en fin de matinée à Tarbes où 500 agriculteurs de la FDSEA et de JA, selon la police, ont bloqué l'essentiel de la circulation automobile en occupant huit ronds-points, accès principaux à la ville, avec près de 200 tracteurs.
Les manifestants reprenaient l'un des mots d'ordre principaux de cette mobilisation, comme aujourd'hui à Auch, ainsi que le 16 octobre dans toute la France: «Sarkozy, notre agriculture a un prix».
Le tract diffusé sur les barrages exigeait «une baisse d'au moins 10%» des prix des fournisseurs de l'agriculture, et une «année blanche» sur le plan fiscal et social pour tous les agriculteurs, avec un report des charges sociales, des annuités bancaires et de la taxe sur le foncier non bâti.
Ils ont ensuite tenu un meeting en début d'après-midi devant le parc des expositions de Tarbes où s'ouvrait samedi la foire-exposition locale. Les manifestants y ont également planté des croix blanches symbolisant «la mort du monde agricole», selon les organisateurs.
Les manifestants se sont ensuite rendus en cortège à la préfecture des Hautes-Pyrénées.
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