Près de 300 agriculteurs de la Loire-Atlantique (44), toutes productions confondues, manifestaient vendredi à Nantes à l'appel de la Confédération paysanne, de la Coordination rurale et de viticulteurs du département, auquel s'est ajouté celui des producteurs de lait indépendants (Apli), pour protester contre les menaces qui pèsent sur leur filière.
Devant la préfecture où les agriculteurs, majoritairement des viticulteurs et des producteurs de lait, se sont installés à midi, brandissant une banderole « La production doit vivre », des remorques pleines de fumier tirées par une quarantaine de tracteurs ont envahi la place face aux forces de l'ordre.
Les manifestants qui souhaitaient « interpeller les députés, leur poser des questions sur l’agriculture qu’ils comptent défendre et leur présenter (leurs) revendications » ont pu en rencontrer certains dans leur permanence dès la fin de la matinée, et une délégation a été reçue en préfecture.
Au début de l'après-midi, les producteurs ont muré avec des parpaings l'entrée de cette même préfecture, dont ils ont descendu le drapeau tricolore et arraché les lettres de la façade avant de jeter lisier et œufs sur l'édifice.
Les actions se poursuivaient à 17 heures, selon la Confédération paysanne, et les manifestants devaient se diriger vers le siège social de la section de l'UMP de la Loire-Atlantique.
« Nous avons interpellé les députés parce que la loi de modernisation agricole ne prend pas les mesures adéquates et va valider une libéralisation (de nos productions, NDLR) », a expliqué Dominique Lebreton, président de la Confédération paysanne de la Loire-Atlantique.
« On leur demande de mettre en place une mission parlementaire pour faire un état des lieux réel de la situation agricole », a-t-il ajouté.
Les producteurs de muscadet, confrontés au gel en 2008, qui a diminué de moitié la production, ont perdu depuis des parts de marché et n'ont pas réussi à les reconquérir. Ils sont désormais confrontés à un surplus de stock qu'ils ne parviennent plus à écouler et qui fait chuter les prix.
« Il nous faudrait trois ans pour regagner les parts de marché » perdues, a expliqué Joël Forgeau, président du Syndicat départemental des appellations d'origine contrôlée du Muscadet (SDAOCM), mais « nous on ne peut pas arrêter la chaîne de fabrication ». « Il y a 150.000 hectolitres, soit 20 millions de bouteilles à écouler rapidement. Tant que l'on n'aura pas retiré ce volume-là, on aura un déséquilibre du marché », a-t-il dit.