« Positif mais pas suffisant », tel est le verdict du Copa-Cogeca à la suite des précisions apportées le 15 septembre 2015 à Luxembourg lors du conseil des ministres européens de l'Agriculture sur le dispositif d'aides proposé pour soutenir l'élevage européen.
« Un groupe à haut niveau sera créé pour garantir des règles équitables de la concurrence pour les producteurs et les coopératives agricoles », se félicitait Albert Jan Maat, président du Copa, à l'issue de cette réunion. Pour lui, le renforcement des programmes européens de promotion est aussi une bonne chose. « Il est important de disposer d'une stratégie d'exportation forte et d'assurances pour les exportations de viande bovine, de viande porcine et de lait qui permettraient de couvrir une partie des risques. La réouverture du commerce de la viande porcine et du lait avec la Russie doit être une priorité », a-t-il rappelé.
Manque de mesures de marché
Le président de la Cogeca, Christian Pèes, a quant lui souligné « l'importance des coopératives agricoles pour que les agriculteurs puissent mieux commercialiser leurs produits et en tirer davantage de recettes ». Il a en revanche « mis en garde contre les graves répercussions pour les producteurs des pratiques commerciales déloyales et abusives au sein de la chaîne alimentaire », expliquant que la Commission n'a pas suffisamment agi pour mettre un terme à ces pratiques.
Christian Pèes regrette que le paquet comprenne « très peu de mesures destinées à contribuer à la gestion du marché ainsi qu'à faire face à la volatilité croissante et aux problèmes à court terme ». « Le nouveau programme d'aide au stockage privé pour les fromages et la viande porcine est un pas dans la bonne direction mais il est dommage que la réévaluation de la valeur du prix européen d'intervention pour le lait ne soit pas à l'ordre du jour », a regretté le Français. Il a souligné que « même si l'aide au stockage privé renforcée pour le lait écrémé en poudre peut avoir un impact positif, il ne s'agit pas de la même chose et cela ne suffira pas à fixer un prix plancher sur les marchés dans le but d'endiguer l'effondrement des prix aux producteurs ».