Bruno Le Maire «doit avoir le courage d’impulser une nouvelle politique laitière et agricole européenne» fondée sur un «cadrage politique garantissant l’adéquation entre les volumes produits et la demande», ainsi que sur «la mise en œuvre de la préférence communautaire garante de prix rémunérateurs pour les paysans», a indiqué jeudi la Confédération paysanne.
Le syndicat réagissait au communiqué «conjoint» des ministres de l'Agriculture français et allemand, lequel a suivi la publication par la Commission du rapport sur la situation du secteur laitier européen mercredi.
Le couple franco-allemand a estimé que le rapport de la Commission «propose des réponses d’urgence utiles, comme le relèvement du plafond "de minimis" pour les aides nationales, ainsi que l’augmentation des moyens alloués à la promotion des produits laitiers», mais qu'en revanche les réponses avancées «ne sont pas à la hauteur des défis de ce secteur».
Pour la Confédération paysanne, le rapport de la Commission signifie clairement qu'«il faut restructurer», et qu'«il est hors de question de revenir sur la décision de supprimer le système des quotas laitiers».
Dans un communiqué diffusé mercredi, la France et l'Allemagne souhaitent que «l’opportunité d’un gel, au niveau communautaire, de l’augmentation des quotas de 1% en 2010 soit étudiée». Les deux pays demandent dans l’immédiat «l’augmentation des restitutions à l’exportation pour le beurre, la poudre et les fromages sans pour autant perturber les marchés les plus sensibles dans les pays en voie de développement et l’abaissement du seuil pour les fromages».
Le couple franco-allemand souhaite également l’examen de la possibilité d’augmenter le prix d’intervention de manière transitoire. Il plaide aussi pour «une contractualisation entre les industriels et les producteurs sur une base volontaire».
Selon la Confédération paysanne, les politiques doivent «dans l’immédiat» décider une «baisse de la production européenne laitière effective».
«Quand la Commission et les ministres (européens) comprendront-ils qu’il faut tourner le dos à cette politique agricole commune libérale qui ne profite qu’aux firmes agroalimentaires dont les bénéfices et les fortunes des patrons ne font que s’accroître, au détriment des paysans et de l’activité des territoires européens?», s'interroge la Confédération paysanne.
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