Le président Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois promis, jeudi, dans l'Orne, qu'il ne laisserait « pas tomber » l'agriculture française, qui traverse sa plus grave crise des trente dernières années, ni « démanteler » l'agriculture européenne.
« Je ne ne laisserai pas tomber notre agriculture. C'est un secteur de pointe de notre économie, c'est un élément de notre identité nationale. Tout sera fait pour que vous puissiez vivre de ce que vous savez faire et transmettre aux plus jeunes le patrimoine qui est le vôtre», a déclaré Nicolas Sarkozy en présentant ses vœux au monde rural.
« L'agriculture est une activité économique à part entière, et je le dis aux agriculteurs, je mettrai tout en œuvre non pas pour assurer la préservation de l'agriculture mais pour en assurer le développement », a-t-il ajouté en défendant le projet de loi de modernisation de l'agriculture (LMA) présenté mercredi en conseil des ministres par Bruno Le Maire.
Pour tenter d'enrayer la chute des revenus agricoles (-34 % en moyenne en 2009), le chef de l'Etat a insisté sur le « renforcement de la compétitivité » des exploitants et prôné une « meilleure répartition » de la valeur ajoutée entre la production et la distribution.
« Il n'est pas normal que les prix augmentent dans la distribution et que les rémunérations des producteurs diminuent », a-t-il proclamé. « Je veux savoir où passe la plus-value et, une fois qu'on sait où elle passe, je veux qu'elle soit mieux répartie entre les producteurs et les distributeurs. »
Le chef de l'Etat a aussi réaffirmé sa volonté de défendre la Pac, dont certains pays de l'UE souhaitent un allègement à l'occasion de sa renégociation à l'horizon de 2013.
« Ce n'est pas au moment où le monde a failli tomber dans le précipice de la crise parce qu'il y avait la dérégulation financière que j'accepterai la dérégulation agricole. Ce serait à mes yeux inacceptable », a-t-il assuré.
« Je ne laisserai pas démanteler l'agriculture européenne simplement parce que nos amis américains ont une agriculture eux aussi », a-t-il insisté.
Nicolas Sarkozy a également réclamé le maintien d'une « préférence communautaire », estimant que sans elle « les pressions sur les prix détruiraient l'agriculture européenne », ainsi qu'une « concurrence loyale » avec les pays extérieurs à l'Union.
« Ce n'est pas acceptable d'imposer à nos agriculteurs des règles sur le bien-être animal, sur la traçabilité, sur la sécurité alimentaire et de continuer à importer en Europe des produits élevés ou fabriqués dans des pays qui n'appliquent aucune des règles [...] que nous appliquons », a souligné le chef de l'Etat.