La Confédération paysanne a estimé qu'il y avait «peu d'éléments très positifs» dans les mesures annoncées en faveur de l'agriculture, mardi, par le président Nicolas Sarkozy et a regretté que les causes structurelles de la crise ne soient pas prises en compte.
Pour Philippe Collin, porte-parole du syndicat, le président de la République a apporté des «réponses beaucoup plus conjoncturelles que structurelles» et au final «peu d'éléments très positifs».
Les mesures annoncées, comme la «prise en charge de cotisations sociales, la prise en charge d'intérêts» sont des «classiques», «habituellement utilisées dans des cas d'événements climatiques», a-t-il souligné.
Ces mesures sont insuffisantes, a-t-il jugé, estimant que «l'Etat ne compensera jamais l'ampleur du manque à gagner».
«Nicolas Sarkozy semble découvrir qu'il y a des causes structurelles à cette crise et qu'il convient de modifier la politique européenne. Il nous dit ça un an après la présidence française de l'UE», a-t-il ironisé.
Il a regretté que le président ait «fort peu fait référence» au fait que «cette crise est structurelle, elle est bien le résultat des politiques, elle n'est pas le résultat d'un désordre climatique ou sectoriel».
Plus généralement, il a dénoncé un «double discours» du président. «Quand un accord est signé, c'est toujours le meilleur accord possible, toujours présenté comme une victoire par les ministres et ensuite, dans le cas présent un an ou deux ans après, le président dit oui mais l'Union européenne a pris de très mauvais chemins en dérégulant sans arrêt l'agriculture, en oubliant que son gouvernement a apporté sa caution à ces accords-là.»
Enfin, «le lien charnel avec la terre» évoqué par le président lui a «fait beaucoup penser au maréchal Pétain qui disait 'La terre ne ment pas''». «C'est assez curieux», a-t-il ajouté, parlant de «relents assez bizarres».
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