Une dizaine d'organisations environnementales et apicoles (Agir pour l'environnement, Union nationale de l'apiculture, commission apicole de la Confédération paysanne...) ont envoyé jeudi une lettre ouverte à Michel Barnier, ministre de l'Agriculture. Ils y demandent la suspension immédiate du traitement de semences Cruiser sur maïs.
En effet, compte tenu de la surmortalité d'abeilles observée en Allemagne, ce pays a ordonné, le 15 mai dernier, la suspension d'autorisation du Cruiser (ainsi que d'autres insecticides utilisés en traitement de semences du colza et du maïs).
Or, en France, le Cruiser a été autorisé sur maïs le 7 janvier 2008, en s'appuyant sur le dossier allemand. C'est pourquoi ces organisations estiment que «dès lors que les autorités allemandes ont décidé de suspendre l'autorisation au vu des éléments d'appréciation nouveaux, il serait scientifiquement et juridiquement incongru de ne pas pendre cette même mesure».
D'ailleurs, à la suite de l'homologation française de cette spécialité, plusieurs conditions avaient été imposées comme celle de mettre en place un suivi et une surveillance de ruchers dans trois régions. Mais à ce sujet les associations tiennent à signaler qu'au moment de la réunion du comité de pilotage le 10 avril à la DGAL (Direction générale de l'alimentation) plusieurs irrégularités étaient déjà apparues. «L'Administration n'avait encore aucune ruche et ne savait pas où s'en procurer; la méthode de prélèvement des poussières lors des semis n'avait aucune validation scientifique, etc. », expliquent les organisations. Elles avaient d'ores et déjà dénoncé une absence de sérieux.