Le député Philippe Vigier (Nouveau Centre) a déposé jeudi à l'Assemblée nationale une proposition de loi visant à garantir un accès équitable aux soins médicaux sur l'ensemble du territoire.
Constatant que si « le nombre de médecins n'a jamais été aussi important », « les inégalités d'accès aux soins s'accroissent » en France, le député de l'Eure-et-Loir a déposé une proposition de loi (PPL), soutenue par plus de 50 députés de la majorité et visant à « l'existence d'une offre de soins à 30 minutes au maximum de son domicile ».
Citant une étude de la Dress (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), M. Vigier souligne que, d'ici à 2019, le nombre de médecins devrait chuter avec 188.000 praticiens en exercice, soit 10 % de moins qu'en 2006.
Il donne également de nombreux exemples des « disparités géographiques » qui vont en s'accroissant. La même étude de la Dress prévoit ainsi une diminution d'ici à 2030 de 25,1 % du nombre de médecins exerçant en zone rurale et de 10,5 % dans les zones périurbaines.
Pour lutter contre la désertification, il prône quatre mesures :
- remplacer le concours de l'internat national par un système régional ;
- prévoir qu'au cours de leurs années d'internat, les étudiants en médecine passent un an dans les zones souffrant de désertification médicale ;
- prévoir qu'à l'issue de leur formation, les médecins exercent obligatoirement pendant trois ans dans un secteur géographique doté d'un nombre insuffisant de praticiens ;
- interdire l'installation de nouveaux médecins dans les zones déjà surdotées.
Une centaine de députés de la majorité avaient déjà déposé le mois dernier une proposition de résolution demandant « que la lutte contre la désertification médicale soit une priorité nationale ».
Ce texte avait été rédigé à l'initiative de la députée non inscrite Véronique Besse, proche de Philippe de Villiers, qui soutient aujourd'hui la PPL de Philippe Vigier.