La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a salué le 10 février 2014 les « résultats concrets » obtenus depuis un an dans la lutte contre les déserts médicaux.
« La transformation profonde de notre système [de santé] est engagée. [...] Les moyens qui ont été mis en place permettent d'aboutir à des résultats concrets : les médecins s'installent plus nombreux dans des territoires fragiles », a déclaré la ministre à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) où elle a inauguré un hélicoptère de secours au centre hospitalier. « Tout cela, ce sont des changements de vie concrets qu'il s'agit de poursuivre et d'amplifier », a-t-elle ajouté.
La ministre a notamment indiqué que le gouvernement allait diminuer de moitié à la fin de 2014 le nombre de Français éloignés de plus de 30 minutes d'un accès à des soins urgents, de 2 millions de personnes en 2012 à « moins d'un million à la fin de cette année ». Ainsi, 650 médecins correspondants du Samu, formés et équipés pour intervenir « en avant-poste » des services de secours, devraient être installés en 2014, contre 150 en 2012.
La possibilité d'accueillir en urgence les patients en moins de 30 minutes était une promesse de campagne du candidat François Hollande, qui a réaffirmé cet engagement à plusieurs reprises après son élection à la présidence de la République, au nom du « droit fondamental » que constitue l'accès à la santé.
Marisol Touraine a aussi rappelé que 200 postes de praticien territorial de médecine générale (PTMG) avaient été créés en 2013 : 180 ont été signés et « les vingt derniers contrats au titre de 2013 sont en voie de finalisation », a-t-elle déclaré. 200 supplémentaires seront mis en place en 2014. La mise en place de ces PTMG vise notamment à garantir aux jeunes médecins qui acceptent de s'installer dans les territoires manquant de praticiens un revenu net mensuel de 3.640 euros, grâce à des compléments de rémunération.
« Sans doute y a-t-il eu des praticiens qui allaient s'installer et ont bénéficié » du dispositif, a reconnu Marisol Touraine. « Mais c'est une façon de les ancrer dans le paysage », a-t-elle aussi souligné. « Les trois Régions où il y a le plus de PTMG sont le Rhône-Alpes (33), le Centre (13) et la Bourgogne (12) », a-t-elle précisé, admettant qu'« il y a des Régions qui ont plus de mal que d'autres ». « Il y a des Régions qu'il faudra booster un peu. La Région Nord-Pas-de-Calais n'y est pas » et « n'a pas suffisamment embrayé » puisqu'aucun contrat n'y a été signé, a-t-elle indiqué. La ministre a évoqué « des raisons techniques », évoquant le « démarchage » réalisé par la Région Rhône-Alpes, mais aussi des raisons « plus sociologiques », citant le manque de stages pour les étudiants en médecine dans certaines facultés.