La France a suspendu ses importations de porcs vivants, de semences et de sous-produits porcins en provenance des États-Unis, du Canada, du Japon et du Mexique pour éviter l'arrivée de la diarrhée épidémique porcine (PED) sur le territoire, a-t-on appris vendredi auprès du ministre français de l'Agriculture.
« Les importations de porcs vivants, de semences et de tout produit à base de porc en provenance des États-Unis, du Canada, du Mexique ou du Japon ont été suspendues, en attendant une éventuelle décision européenne », indique-t-on à la Direction générale de l'alimentation (DGAL) du ministère.
Les importations de viande ou des produits porcins transformés destinés à l'alimentation humaine restent elles autorisées, précise le ministère car la maladie « n'est pas transmissible à l'homme et la consommation humaine de produits à base de porc ne pose aucun problème sanitaire ».
Pour protéger le cheptel français porcin, Paris a décidé de classer la maladie en danger sanitaire de catégorie 1, une classification qui entraîne une surveillance renforcée, des mesures d'interdiction d'importation et l'obligation de déclarer systématiquement tout cas apparaissant sur le sol français, où la maladie n'a jamais sévi.
L'arrêté devrait être publié au Journal officiel samedi, selon la DGAL. Les importations de porcs vivants en France provenant de ces quatre pays restent néanmoins confidentielles puisque depuis janvier, moins de 10 cochons américains ont été importés et seulement deux depuis le Canada, selon des chiffres de la DGAL.
La PED se manifeste pas des diarrhées et vomissements chez les porcelets ou les mères et se transmet par contact oral avec des souillures contaminées. Apparue dans les années 1970, elle se propage actuellement sous une nouvelle forme plus virulente, depuis avril 2013 aux États-Unis et au Canada et depuis la fin de 2013 au Mexique et au Japon, précise la DGAL.
Or, il n'existe aucun vaccin efficace à ce jour et la maladie entraîne une mortalité quasi systématique des porcelets (taux de mortalité de 90 %), selon les autorités françaises.
Le virus, qui touche des millions de porcs aux États-Unis, a déjà entraîné une nette hausse des cours, à l'approche de la saison des grillades outre-Atlantique.
La France assure être le premier pays européen à prendre de telles mesures et espère bien être suivie par l'Union européenne, avec laquelle elle a abordé le sujet dès le mois de février.
Selon le Wall Street Journal et la presse professionnelle spécialisée française, la Chine a également pris de telles mesures.