Jeunes Agriculteurs (JA) et Agriculteurs français et développement international (Afdi) ont présenté, vendredi à Paris, le Sommet international des jeunes agriculteurs qui aura lieu le 4 septembre prochain à Bordeaux. A cette occasion, une délégation internationale de jeunes leaders paysans était conviée.
La Colombie, le Cambodge, la Tunisie, le Sénégal, le Tchad, le Cameroun, Madagascar, le Burkina Faso, le Mali et le Kosovo étaient ainsi représentés par 14 agriculteurs. Ils sont accueillis pour une quinzaine de jours dans différentes régions, chez des jeunes agriculteurs français. « L'objectif est de valoriser les temps d'échanges autour du métier d'agriculteur, de s'enrichir et de nouer un relationnel », précise Thomas Diemer, président de JA. A l'issue de ce temps de découverte, ils se retrouveront le 4 septembre 2014 à bordeaux.
Dans le cadre de l'Année internationale de l'agriculture familiale, ce sommet « vise à concrétiser la réflexion d'avenir entamée avec les représentants des jeunes agriculteurs familiaux des différents continents par la signature d'un manifeste », explique JA. Pour Thomas Diemer, il est nécessaire de « porter ce manifeste à l'international, qui contient des propositions concrètes aux acteurs du monde agricole ». Le document défend notamment une reconnaissance du statut d'agriculteur au sein de l'Organisation internationale du travail (OIT) et une réponse aux enjeux agricoles et alimentaires fondés sur l'agriculture familiale.
L'agriculture familiale vue de l'étranger
« L'agriculture familiale permet d'être autosuffisant, de prendre soin de la terre et la léguer en bonne santé, sans rechercher une production intensive », estiment Fernando et Marco, colombiens et producteurs de café et maïs. Pour ces derniers, ce moment en région française « est l'occasion de discussions et d'échanges d'expériences avec d'autres agriculteurs internationaux ». De plus, réaliser ce genre de travaux à l'international permet d'acquérir une voix plus forte en Colombie, où « la majorité du foncier agricole est détenue par 8 personnes. Les lois et décrets sont souvent modifiés et il est difficile pour les petits exploitants d'acquérir du foncier ». Même problème au Cameroun, où « l'investissement étranger est fort, au détriment des locaux qui manquent de soutien de la part de leur gouvernement. Nous avons besoin de partenaires », observe le représentant camerounais, producteur de cacao.
Au Mali, l'agriculture familiale représente 70 % des agriculteurs. Ibrahim Sidibé, aviculteur, souhaite « partager avec les jeunes agriculteurs internationaux par rapport au métier ». C'est aussi l'occasion de « réfléchir ensemble à promouvoir une agriculture familiale qui va contribuer à la baisse de la pauvreté et à la sécurité alimentaire ».
En Tunisie aussi, l'agriculture familiale est largement majoritaire (80 %). Anis Sendi, producteur d'huile d'olive et de pistache, voit ce moment d'échange comme « une source d'idées », notamment sur le fonctionnement des coopératives françaises, la Tunisie étant en train de changer de modèle. Pour lui, « l'agriculture familiale est l'axe le plus important dans l'économie agricole ».