Les distributeurs « resteront des partenaires actifs de l'agroécologie, mais ne peuvent accepter d'être les boucs émissaires d'un effet d'annonce du ministre de l'Agriculture », ont précisé fermement Coop de France et la Fédération du négoce agricole (FNA) dans un communiqué du 2 février 2015.
Faisant suite aux annonces de Stéphane Le Foll sur la version 2 du plan Ecophyto, les distributeurs « s'opposent fermement à l'objectif global de réduction de 20 % en cinq ans s'appuyant sur un mécanisme de certificats d'économie de produits phytosanitaires (CEPP) appliqué aux seuls distributeurs ».
Une expérimentation sur les CEPP doit en effet être lancée en 2016. Les coopératives et négoces devront réduire de 20 % la vente de produits phyto sur cinq ans. Une amende de 11 €/Nodu manquant serait alors imposée aux distributeurs.
« Ces mêmes distributeurs qui se sont engagés, certains de longue date, dans la diffusion des pratiques économes (outils d'aide à la décision, agriculture de précision, biocontrôle...) n'acceptent pas d'être seuls à supporter la responsabilité financière de l'atteinte d'un objectif disproportionné dont ils sont loin de détenir toutes les clés », fait valoir la distribution.
Risque de délocalisation des achats
« Ce sont en effet les agriculteurs qui décideront des actions mises en œuvre sur leurs exploitations. Les distributeurs ont un rôle à jouer en matière de conseil, mais ne peuvent être tenus pour responsables des décisions des agriculteurs. Ces derniers ne protègent pas leurs cultures par plaisir mais parce que c'est nécessaire. Nécessaire pour dégager un revenu malgré les aléas climatiques, nécessaire pour assurer la maitrise sanitaire que le consommateur est en droit d'attendre. »
Les distributeurs craignent par ailleurs qu'« un nombre croissant d'agriculteurs n'achètent leurs produits phytosanitaires hors de nos frontières, où les contraintes et la fiscalité sont plus basses ».