Les éleveurs de Bretagne ont affirmé vendredi à Saint-Quay-Portrieux leur volonté de relancer la production de porcs, bovins et volailles, en déclin ces dernières années, et attendent de l'Etat « des décisions politiques concrètes » pour permettre cette relance.
Les cheptels sont en baisse, toutes espèces confondues, ont souligné les intervenants à l'assemblée générale de l'Union des groupements des producteurs de viande de Bretagne (UGPVB).
Cette baisse se traduira immanquablement par la fermeture à moyen terme d'au moins un abattoir porcin – avec des pertes d'emplois – mais la situation est également critique pour les abattoirs bovins, également en surcapacité. « Les non-décisions politiques sur des dossiers stratégiques, simples, et qui ne demandent aucun moyen financier de l'Etat, se traduisent aujourd'hui dans les faits », a relevé Michel Bloc'h, président de l'UGPVB.
« Avec 58 % de la production nationale, la baisse de la production bretonne pourrait amener la balance commerciale française, déjà déficitaire en valeur depuis 2004 (-166 millions d'euros en 2011), en déficit de volume : la consommation française et le marché seront à la merci des importations », fait valoir l'UGPVB.
« Développer l'élevage ne demande que des décisions politiques concrètes » dans le prolongement des déclarations du président François Hollande en septembre dernier : « produire plus et mieux, traiter les questions de distorsions de concurrence » avec nos voisins européens et « engager la simplification administrative », a affirmé Michel Bloc'h.
« Nous sommes d'accord sur ces trois orientations. Mais nous sommes en désaccord sur le calendrier sous-tendu par le président de la République qui a déclaré qu'en agriculture, nous étions sur un temps long. Non ! L'économie, la compétition et la concurrence font que nous sommes sur un temps court, très court ! [...] Nous avons besoin de réformes audacieuses rapidement », a-t-il poursuivi.
Parmi les évolutions administratives attendues par les éleveurs, « une première priorité » est la « réforme des ZES » (zones d'excédent structurel) qui limitent les extensions d'élevage pour des raisons environnementales. Les producteurs considèrent que les efforts environnementaux entrepris depuis vingt ans ont porté leurs fruits, rendant de fait inutiles ces ZES.
Ils font notamment valoir que « la teneur moyenne en nitrates dans les eaux en Bretagne a baissé de près de 30 % en 15 ans ».
« On est sous une cloche administrative qui empêche les choses de bouger. On fera tout mieux si on libère les investissements. Le développement (de la production) ne doit pas faire peur », a insisté M. Bloc'h. Il a souligné que, « sur le plan énergétique, les bâtiments (agricoles) neufs sont à des années lumière de ce qu'ils étaient il y a 20 ans. »
Or, pour regagner de la compétitivité face à la concurrence des grands producteurs européens (Danemark, Pays Bas, Allemagne), le parc agricole breton « vieillissant » a besoin de modernisation et d'investissements qui appellent préalablement ces réformes, a-t-il expliqué.
Les producteurs s'inquiètent également de la « végétalisation » des terres (remplacement de l'élevage par la culture de céréales), qui aurait notamment pour effet de tarir la source de matière première pour l'agroalimentaire et entraînerait des suppressions d'emplois. « La végétalisation aurait des conséquences effroyables pour la Bretagne » où l'agroalimentaire représente « 40 % de l'emploi industriel régional », soit 60.000 salariés « dont près de 50 % dans le domaine de la viande ».
L'UGPVB rassemble 27 organisations de producteurs de porcs, œufs et bovins, regroupant 5.700 producteurs de porcs, 6.500 élevages et 580 producteurs d'œufs.
popey16 maisiculteur
samedi 08 décembre 2012 - 10h45
le ministre LE FOLL veut empecher la monoculture du mais donc diminuer la production ce qui fera monter les prix un peu plus ceci pour une ideologie ecologique pauvre france ton economie va dans le mur