Face aux crises actuelles dans les filières de l'élevage, les représentants des producteurs, transformateurs et distributeurs se sont rencontrés, le 21 novembre 2012, autour de leurs ministres délégués. Les participants ont souligné l'urgence d'agir contre les difficultés de la filière de l'élevage, en particulier de la charcuterie et de la volaille.
Groupe d'étude
Une mission interministérielle (des services des finances et de l'agriculture) a été chargée d'analyser le fonctionnement des différentes filières et de rendre son rapport avant mai 2013. Ses préconisations pourraient être intégrées respectivement dans la loi sur la consommation et la loi d'avenir sur l'agriculture, avec des effets espérés d'ici à la fin de 2013. Cette mission d'étude s'appuiera sur quatre groupes de travail : sur les mécanismes de régulation, sur la volatilité des prix des matières premières, sur la contractualisation tout au long des filières, sur les outils de facilitation des négociations commerciales.
Appliquer la loi
Le mauvais fonctionnement des relations commerciales a été pointé du doigt. « S'il existe aujourd'hui des dispositifs encadrant ces relations, ils sont souvent mal appliqués », a indiqué le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, faisant référence en particulier à la contractualisation et aux règles du jeu pour les négociations mises à plat dans la loi de modernisation de l'économie (LME). « L'urgence aujourd'hui, c'est d'appliquer, de respecter et de faire respecter la LME, et nous y mettrons les moyens nécessaires », a insisté Benoît Hamon, ministre délégué chargé de la Consommation. La Direction de la concurrence devrait voir ses moyens juridiques augmenter en 2013, a-t-il annoncé.
Du côté des représentants des producteurs, on est sceptique...
Pour la Coordination rurale (CR), c'est une réunion de plus, où la proposition de nouveaux groupes de travail est une « intention certes sympathique, mais le résultat attendu risque fort de ne pas être au rendez-vous final fixé en mai 2013 ». Pour le syndicat, le meilleur moyen est de s'attaquer aux causes de la volatilité et de revenir à une régulation des productions. « La CR a encouragé le ministre de l'Agriculture à aller plus loin dans sa volonté de sortir la Pac de son libéralisme excessif et à plaider pour une véritable régulation, seule possibilité de stabiliser les marchés et de permettre une répartition équitable de la valeur ajoutée entre tous les partenaires, tant dans l'UE qu'en France », précise la CR dans un communiqué.
La Confédération paysanne a, de son côté, mis en garde contre une transparence des prix, des marges et des marchés qui oublierait les marges à la production : « A quoi servirait de parler des marges des transformateurs ou de la distribution si le prix payé aux paysans français ne leur permet pas d'avoir un revenu suffisant ? »
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