L'Académie d’agriculture s'est intéressée aux élites agricoles, à leur genèse, leur contribution et leur rôle dans la société.
D'après Pierre Muller, correspondant de l’Académie et directeur de recherche au CNRS, les élites agricoles, principalement au travers du CNJA (Centre national des jeunes agriculteurs), ont joué un rôle déterminant dans les années cinquante et soixante, en insufflant des politiques modernisatrices et en acceptant l'exode rural. Leur force était de construire un projet en cohérence avec la société française.
A partir des années quatre-vingt, la situation a changé. D'après Pierre Muller, les élites agricoles assistent, dans une position défensive, à un nouveau contexte de mondialisation et de libéralisation des échanges, et au démantèlement de la Pac.
La question est maintenant de savoir si les élites agricoles françaises vont être en mesure de participer aux débats concernant les nouveaux défis liés à l’environnement, aux enjeux globaux de la sécurité alimentaire ou aux nouveaux enjeux territoriaux, et donc à retrouver une capacité à «penser global»?