A la suite de l'avis de l'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments), selon lequel la culture du maïs OGM Mon 810 de Monsanto ne présente aucun danger sanitaire, les réactions ne se sont pas fait attendre.
La France maintient cependant la suspension de la culture du Mon 810 en raison de l'incertitude sur les risques causés par sa dissémination dans l'environnement, a confirmé le Premier ministre François Fillon.
José Bové a parlé d'un «coup de force du lobby pro-OGM» et France Nature Environnement a dénoncé «un avis plus politique que scientifique», tout en saluant la réponse gouvernementale, qualifiée de «saine et de bon sens» par Arnaud Apoteker de Greenpeace.
Les associations écologistes se sont aussi interrogées sur la date de publication de ce rapport, signé le 23 janvier 2009, mais mis en ligne jeudi après la publication d'extraits dans Le Figaro.
Pour la Coordination rurale, l'avis de l'Afssa n'est pas suffisant. «La Coordination rurale s'inquiète de la carence en matière d'expertise globale pour la sécurité sanitaire. On ne peut pas se contenter de l'avis de l'Afssa concernant l'innocuité prouvée ou apparente de l'ingestion du Mon 810 par les animaux extrapolée aux êtres humains», a expliqué dans un communiqué le syndicat.
Sur le fond, l'avis a également provoqué de vives critiques. «On ne connaît pas les effets à long terme des OGM, on n'en a aucune idée et on ne fait rien pour les connaître», a estimé Pierre-Henri Gouyon, scientifique du CNRS, tempêtant contre l'attitude de l'Afssa.
De son côté, Orama, l'union des grandes cultures, «demande une nouvelle fois au gouvernement français de sortir de l'impasse dans laquelle il a enfermé ses agriculteurs pour des raisons qui n'ont rien de scientifique». «Pour l'Afssa comme pour l'AESA (Agence européenne de santé des aliments), le Mon 810 ne présente aucun risque sanitaire pour la santé humaine ou animale», ajoute l'organisation.
Les semenciers ont pour leur part jugé que le maintien de la suspension allait «à l'encontre de l'expertise scientifique et du libre choix des agriculteurs».
Le semencier américain Monsanto s'est déclaré «pas surpris» par l'avis de l'Afssa. Cet avis «vient confirmer» une trentaine d'«expertises scientifiques» menées par la Commission du génie biomoléculaire (CGB), l'Afssa en France ou l'Agence européenne de sécurité alimentaire (AESA) en Europe, a déclaré Monsanto dans un communiqué.
«Les conclusions, en France ou dans le monde, vont toujours et encore dans le même sens», selon le semencier qui affirme que «les variétés de maïs contenant Mon 810 sont sûres pour le consommateur et l'environnement».
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