L'embargo russe sur les produits alimentaires européens en vigueur depuis 2014 se traduit par un manque à gagner pour les agriculteurs allemands estimé jeudi par leur fédération à près de 1 milliard d'euros par an.
« Les exportations agricoles allemandes vers la Russie ont été divisées par deux, de 1,8 milliard à 900 millions d'euros », selon un bilan publié par la fédération DBV un an après l'entrée en vigueur de cet embargo. Celui-ci avait été introduit en réponse aux sanctions économiques de l'UE à l'encontre de la Russie, sur fond de crise en Ukraine. Le président russe Vladimir Poutine a ordonné sa prolongation pour un an en juin dernier.
La Russie représentait jusqu'en 2013 l'un des trois marchés les plus importants pour les denrées alimentaires allemandes, avec des importations conséquentes de fruits et légumes, de viande et de fromage, par exemple.
« Des initiatives politiques pour la levée des sanctions »
Le manque à gagner annuel pour la filière agricole allemande découlant de ces sanctions est estimé à au moins 600 millions d'euros, et pourrait atteindre jusqu'à un milliard d'euros en incluant les effets indirects, écrit le DBV. Les produits qui n'ont pas pu être exportés vers la Russie se sont retrouvés sur d'autres marchés européens déjà saturés, conduisant à une dégringolade des prix sur certains segments. Comme leurs confrères français, les producteurs de lait allemands notamment font face à un écroulement des prix.
La fédération réclame « des initiatives politiques pour la levée des sanctions » alors même que, selon un décret publié mercredi par le Kremlin, tous les produits européens sous embargo saisis par les autorités russes seront désormais détruits et non plus renvoyés dans leur pays d'origine.