Le ministre français de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a jugé jeudi 28 août qu'une saisie de l'OMC contre l'embargo russe sur les produits alimentaires européens, demandée par la FNSEA, prendrait trop de temps.
Une procédure devant l'Organisation mondiale du commerce « dure entre trois et quatre ans », a indiqué le ministre à l'issue d'une rencontre avec son homologue espagnole Isabel Garcia Tejerina, destinée à préparer une réunion exceptionnelle des ministres européens de l'Agriculture le 5 septembre à Bruxelles.
« Je ne crois pas que nous soyons en mesure d'attendre aussi longtemps [...] parce que plus on attend, plus les situations peuvent se dégrader et plus ça peut coûter très cher », a-t-il fait valoir. Pour lui, une réponse européenne est plus appropriée.
La FNSEA pour une action à l'OMC
Xavier Beulin, président de la FNSEA, a demandé mercredi à ce que la Commission européenne saisisse l'OMC concernant cet embargo d'un an et qui porte sur le boeuf, le porc, la volaille, le poisson, le fromage, le lait, ainsi que les fruits et légumes en provenance de l'UE, des États-Unis, de l'Australie, du Canada et de la Norvège.
Bruxelles a déjà annoncé une aide de 125 millions d'euros pour aider le secteur maraîcher et une autre de près de 33 millions pour les pêches et les nectarines. Une troisième, annoncée jeudi et destinée au secteur laitier, n'a pas été chiffrée.
Le Foll rencontre ses homologues européens
Le ministre français de l'Agriculture va rencontrer, outre Isabel Garcia Tejerina, ses homologues polonais et allemand avant le 5 septembre.
Stéphane le Foll et la ministre espagnole ont aussi évoqué le différend sur les pêches entre les deux pays. Des producteurs français accusent les Espagnols de concurrence déloyale, ce qui a conduit la France à renforcer les contrôles sur les chargements de fruits venant de l'autre côté des Pyrénées.
« Il y eu cet été des tensions », a reconnu le ministre. « On a fait en sorte de gérer cette crise et ces tensions au mieux », a-t-il ajouté, sans se prononcer sur l'idée de concurrence déloyale.