Moscou et l'Union Européenne ne sont pas parvenus mardi à un accord permettant de lever l'embargo russe sur la viande en provenance de Pologne, qui bloque le début des négociations sur un partenariat UE/Russie, a indiqué le Service russe de contrôle vétérinaire et phytosanitaire.
«Les autorités russes ont demandé aux experts européens d'apporter des informations supplémentaires concernant les vérifications de viande polonaise», a indiqué Alexeï Alexeenko, le porte-parole du Service russe de contrôle vétérinaire et phytosanitaire (Rosselkhoznadzor).
«La Commission européenne va apporter ces réponses d'ici à deux semaines», a-t-il précisé. Des négociations entre Européens et Russes se sont déroulées lundi et mardi sur cette question à Moscou. La Russie impose depuis novembre 2005 un embargo sur la viande en provenance de Pologne. Varsovie bloque en réaction l'ouverture de négociations sur un nouvel accord de partenariat UE/Russie, qui doit comporter un volet énergétique crucial pour les Européens.
Les experts européens et russes ont aussi évoqué la question de la qualité des viandes livrées par les autres pays de l'Union européenne à la Russie, alors que Moscou menace d'interrompre toutes ses importations dans ce domaine.
«Les Européens se sont engagés à apporter d'ici à la fin du mois les résultats des vérifications des produits d'origine animale pour l'année 2006, ainsi que le programme de vérifications pour 2007», a précisé M. Alexeenko.
«Lorsque les réponses aux questions posées sur les viandes européennes et polonaises seront apportées, de nouvelles négociations pourront avoir lieu. Nous sommes prêts à rencontrer les autorités européennes à Bruxelles ou à Moscou, pour les poursuivre», a dit M. Alexeenko.
Moscou a menacé début mars de suspendre ses importations des produits d'origine animale en provenance de l'Union européenne si les Européens refusaient de lui fournir avant le 31 mars des rapports sur la qualité des produits importés pour chaque pays de l'UE.
Philip Tod, le porte-parole de la Commission européenne à Bruxelles, a souligné mardi que la demande russe n'était «pas déraisonnable» et que l'UE elle-même demandait de tels rapports aux pays tiers dont elle importe des produits animaux. Mais il a ajouté que Moscou n'avait «jamais demandé» de tels rapports par le passé.
Le Service russe de contrôle vétérinaire avait indiqué en début de mois que «certaines livraisons des produits d'origine animale en provenance de l'Europe à la Russie effectués en 2007 ne correspondent pas aux normes vétérinaires russes».
Il affirme avoir notamment découvert l'an dernier «des salmonelles» dans certaines livraisons de viande en provenances d'Allemagne, de France, de Belgique et des Pays-Bas, ainsi que «des listeria» dans de la viande néerlandaise.