En France, on n'a pas de pétrole mais on a des microbes. La phrase pourrait prêter à sourire s'il n'y avait pas cette information parue le 15 janvier 2010 sur le site internet du journal L'Express. On y apprend qu'une société française, Global Bioenergies, est parvenue à modifier génétiquement des bactéries pour leur faire produire des molécules d'isobutène, à partir des sucres contenus dans les végétaux (cannes, betteraves, céréales), la paille, le fumier, la mélasse, voire les déchets ménagers.
Ce composé chimique gazeux peut ensuite aisément être converti en carburants tels que l’essence, le kérosène, le gazole ou l’ETBE, et en divers matériaux tels que l'élastomère ou le verre organique.
Selon Global Bioenergies, l'isobutène gazeux présente plusieurs avantages. Le premier est que ce procédé élimine une étape de production particulièrement énergivore, celle de la purification du produit (la distillation dans le cas de l’éthanol).
L'autre avantage de l'isobutène est d'être directement utilisable dans l'industrie pétrochimique actuelle contrairement à l'éthanol, aujourd'hui le principal biocarburant, qui nécessite une refonte pour être utilisé.
Global Bioéenergies doit maintenant passer du laboratoire à la production de masse. Il faudra désormais attendre deux ou trois ans – le temps de mener des études supplémentaires – pour démontrer que le système fonctionne à l'échelle industrielle.