Le 8 juin, Unifa (Union des industries de la fertilisation) a organisé une conférence débat intitulée « Marchés mondiaux, compétitivité de l'agriculture et sécurité d'approvisionnement ».
Guy Vasseur, président de l'APCA (chambres d'agriculture) a expliqué que « chaque année, on risque des tensions d'approvisionnement avec la demande forte en engrais de l'Inde et de la Chine notamment ».
« La concurrence se renforce d'année en année entre ceux qui utilisaient historiquement les engrais et les nouveaux utilisateurs. La présence sur le territoire européen de fabricants d'engrais nous permet d'être autosuffisants et nous garantit une certaine sécurité par rapport aux tensions mondiales », a-t-il ajouté.
Pour Joël Morlet, président de l'Unifa, « la production d'engrais en Europe permet d'alimenter le marché européen, mais l'industrie européenne sera de plus en plus concurrencée par le Proche-Orient et les Etats-Unis (gaz de schiste) ».
« L'industrie européenne produit essentiellement des engrais azotés, les agriculteurs auront toujours intérêt à avoir des unités de fabrication en Europe », a de son côté indiqué Philippe Chalmin, professeur d'économie à l'université de Paris Dauphine.
Une part très importante du coût des engrais azotés est impactée par le coût du pétrole. Philippe Chalmin explique que la baisse du pétrole depuis une semaine est liée à une certaine détente sur la crispation nucléaire iranienne. Ainsi, on revient à la situation d'avant le printemps arabe avec un baril à 80 $.
Il a également présenté les évolutions majeures sur le coût de l'énergie aux Etats-Unis avec la révolution américaine des « shale gas » (gaz de schiste). Ainsi, le coût du gaz aux Etat-Unis est devenu très faible (2,5 $/million de BTU (1)), comparativement au prix de marché européen (9 $).
Le développement des « shale oil » aux Etats-Unis constitue un nouvel avantage énergétique pour le pays. D'ailleurs, les Etats-Unis relocalisent leurs industries chimiques (notamment de fabrication d'engrais) vers les « shale oil ».
Il a également expliqué que selon une étude américaine, les délais d'épuisement en potasse étaient longs. En ce qui concerne le phosphore, cette même étude estime que 75 % des réserves mondiales sont situées au Maroc.
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(1) BTU : Bristish Thermal Unit.