Publié le mercredi 13 juin 2012 - 18h39
Les livraisons d’azote se sont rétractées sensiblement sur les huit premiers mois de la campagne 2011-12, « malgré des prix agricoles élevés », constate mercredi une analyse du ministère de l'Agriculture.
Les livraisons d’azote se sont rétractées sensiblement sur les huit premiers mois de la campagne de 2011-12 (de juillet 2011 à la fin de février 2012, NDLR), « malgré des prix agricoles élevés », constate mercredi le service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l'Agriculture, dans une note de synthèse Agreste sur les moyens de production.
Le document explique que les livraisons d’engrais subissent généralement, depuis la campagne 1989-90, d’importants aléas conjoncturels, « en lien avec les vicissitudes climatiques, mais aussi avec la volatilité du prix des céréales et du coût des engrais. Ces facteurs explicatifs, bien que communs aux trois types d’engrais, affectent généralement de manière plus sensible les phosphates et la potasse que l’azote ». Les livraisons de ces deux derniers ont d'ailleurs également fortement diminué, rappellait l'Unifa à la fin de mai.
Les aléas climatiques peuvent impacter les livraisons d’engrais, « soit directement, en rendant difficile l’épandage, notamment sur céréales à paille où il est fractionné, soit parce qu’ils conduisent à diminuer les doses, le potentiel de rendement ayant été affecté », détaille le document. Il rappelle que « les inondations du printemps de 2001 ou la sécheresse printanière de 2003 sont en partie responsables du recul des livraisons d’engrais ».
En 2011, la sécheresse printanière a provoqué le repli marqué des apports d’engrais aux cultures à partir de juin, occasionnant pour les agriculteurs des stocks non utilisés au cours de la campagne de 2010-11, ajoute la note Agreste.
Par ailleurs, les livraisons d’engrais sont aussi affectées par la volatilité du coût des engrais et du prix des grandes cultures, « dont l’amplitude est de plus en plus marquée depuis la campagne de 2000-01 : les fluctuations brutales du rapport “prix agricoles à la production/coût d’achat de l’azote” influencent celles des livraisons, à la hausse comme à la baisse », note Agreste.
Le coût des engrais est, quant à lui, « susceptible de s’envoler brutalement, comme en 2008, pouvant réduire fortement le revenu agricole en cas de baisse des prix agricoles ».
Le prix de l’azote est indirectement lié à celui du pétrole (les engrais azotés étant fabriqués à partir du gaz naturel dont le prix suit le prix du pétrole, « tout en pouvant diverger à court terme en raison de la spécificité de son marché »), alors que le phosphate naturel et le sel de potassium, « rares et inégalement distribués, représentent les ressources de base pour la production de phosphate et potasse ».
Les livraisons d’azote sont « moins sensibles aux fluctuations conjoncturelles, l’azote étant un élément indispensable à la production. L’élasticité des livraisons d’azote aux variations du rapport « prix agricoles/coût des engrais » est en effet plus modérée que celle du phosphate et de la potasse, assure la note Agreste.
Cependant, sur les huit premiers mois de la campagne de 2011-12, et avec la hausse des prix de l'énergie, tous les engrais – y compris l'azote donc – ont renchéri, ce qui a affaibli le rapport « prix des cultures/coût des engrais », aboutissant à un recul des livraisons en dépit des prix agricoles élevés.
A télécharger :
B.V.
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