«En France, les livraisons d'engrais minéraux et organominéraux ont connu en 2008-2009 une baisse sans précédent de 24% par rapport à la campagne précédente», notamment en phosphore et potassium, a constaté Gilles Poidevin, délégué général de l'Union des industries de la fertilisation (Unifa), mardi lors de la conférence de presse annuelle de l'organisation.
L'azote recule de 13%, le phosphore et le potassium baissent respectivement de 54% et 51%.
Avec un prix des céréales en baisse et un prix des engrais en hausse en 2008, les agriculteurs ont souvent réduit leurs apports d'azote et supprimé ceux de phosphates et de potassium.
«Depuis 20 ans, les baisses cumulées sont de 80% pour le phosphore et le potassium. Ce qui nous ramène à la situation des années 1920», estime le délégué général. La question de l'entretien de la fertilité des sols est donc posée, selon lui.
Pour limiter l'effet de la volatilité des prix sur les livraisons d'engrais, des outils de contractualisation sont en train d'être étudiés par l'Unifa. Ces contrats pourraient être à l'origine de la création d'un marché à terme pour les engrais.
Concernant la taxe carbone, elle ne s'applique pas pour l'usage mixte du gaz (matière première et énergie). «La taxe carbone aura tout de même un impact sur notre industrie de 10 millions d'euros par an puisque l'énergie utilisée dans les transports et comme combustible dans les usines sera taxée», précise Gilles Poidevin.