Selon la troisième enquête d'Agri Confiance-Ipsos de l'Observatoire de la qualité des aliments, 95% des Français accordent de l’importance au fait que les aliments soient produits dans une démarche de qualité et de respect de l’environnement. A peine moins que les 96% de consommateurs qui accordent de l’importance à la juste rémunération des producteurs agricoles.
Présentée mardi dans le cadre des rencontres «Coopération agricole et développement durable» organisées par Coop de France à Paris, cette enquête pour 2009 – après 2005 puis 2007 – réalisée du 25 au 28 septembre auprès d'un millier de personnes dresse un nouvel état des lieux des préoccupations environnementales des Français dans les domaines de l’alimentation et de la consommation durable.
Lorsqu'on interroge les consommateurs sur les deux facteurs qui priment aujourd'hui dans le développement durable, l'environnement arrive en tête (69% des réponses), devant les notions de solidarité et de cohésion sociale (61%) et la dimension économique (56%).
«Depuis 2007, l'environnement est le quatrième critère de choix qui guide le consommateur français dans l'achat d'un produit agricole», a confirmé Etienne Mercier, directeur adjoint du département en charge de l'opinion chez Ipsos. Même si en 2009, «après la crise, la conscience environnementale a un peu décru, elle reste très prégnante», souligne-t-il: 34% des consommateurs interrogés placent se critère d'achat en tête (vs. 32% en 2007).
Pourtant, c'est bien le prix qui est le facteur déterminant pour l'achat d'un produit agricole (pour 54% des interrogés – vs. 51% en 2007), devant son origine (51%, en forte hausse par rapport aux 40% de 2007) et sa traçabilité (36%) qui elle est en perte de vitesse (43% en 2007).
Ce résultat explique ces autres chiffres communiqués par Ipsos: 49% des consommateurs seraient très favorables à des produits issus d'une «démarche respectant globalement les engagements du développement durable» contre 40% pour les produits issus de l'agriculture biologique, trop chère.
«Les agriculteurs sont de plus en plus considérés comme le maillon manquant essentiel de la chaine de production, et le soutien de la population est phénoménal – comme en atteste les 92% de gens favorables aux dernières grèves du lait (sondage: Ifop/Ouest-France, NDLR) en septembre», a souligné Etienne Mercier.
En ces temps de crise des filières agricoles, les Français se montrent «extrêmement solidaires vis-à-vis des agriculteurs», indique un communiqué de presse de Coop de France: selon le sondage, 96% des Français accordent de l’importance à la juste rémunération des producteurs agricoles, devant la démarche globale de qualité et de respect de l'environnement (95%) et les critères de proximité et de saisonnalité de la production (90%).
Autre révélation de l'enquête d'Agri Confiance-Ipsos, sept Français sur dix estiment que les agriculteurs sont les plus légitimes pour mettre en place des démarches globales de respect de l’environnement, loin devant les pouvoirs publics (36%), et les scientifiques (33%).
Les magasins ou les grandes surfaces (21%) sont attendus sur un autre plan. Celui de la communication et de la promotion autour des produits issus d'une agriculture durable.
«Le consommateur trouve que l'info est insuffisante sur le produit, a expliqué Etienne Mercier. Si, en 2005, les consommateurs connaissaient les produits respectueux de l'environnement, ce n'est pas forcément pour cette raison qu'ils les achetaient. Depuis 2007-2008, les choses ont changé et le consommateur recherche des signes sur le produit garants de son respect de l'environnement.»
Ainsi, 91% des consommateurs attendent des grandes surfaces qu’elles leur proposent une sélection de produits agricoles issus d’une démarche globale respectueuse de l’environnement et 81% attendent qu’elles jouent un rôle actif dans la promotion des produits agricoles plus respectueux de l’environnement. Autrement dit, ils souhaitent voir ces produits davantage mis en valeur (pour 54% d'entre eux), et ils veulent être mieux informés à leur sujet (47% des interrogés).
