La perception des concessionnaires de leur marché au second semestre de 2009 rejoint celle des constructeurs avec la prise en compte de l’occasion et de l’après-vente (tant en pièces de rechange qu’en atelier) qui représentent 44% du chiffre d’affaires de la distribution. Ces tendances résultent d’une enquête réalisée en septembre 2009, et présentée mardi lors de la conférence annuelle d’Axema (constructeurs) et du Sedima (concessionnaires). La comparaison porte sur le second semestre de 2009 par rapport au même semestre de 2008.
Ainsi, 85% des distributeurs envisagent une chute de leurs ventes de tracteurs neufs. Un sur deux prévoit même une baisse de plus de 25%. 65% des distributeurs envisagent une régression supérieure à 25% dans les régions céréalières. Dans les régions d'élevage à viande et celles viticoles, qui connaissent des marchés difficiles depuis plusieurs années, ils sont par contre nettement moins pessimistes.
L'inquiétude des distributeurs concernent également le marché de l’occasion. Trois raisons à cela: les marchés à l'exportation, principalement à l’Est, se sont taris, la reprise de matériels très récents, dont les prix peuvent percuter ceux du neuf en promotion et un marché des tracteurs d’occasion qui suit actuellement celui du neuf.
Le pessimisme est sensiblement le même, quoique un peu moins marqué en ce qui concerne les automoteurs de récolte. 75% des concessionnaires voient ce marché en baisse, dont 45% qui envisagent une diminution supérieure à 25%. La vision est comparable pour les automoteurs d'occasion. Les concessionnaires des régions de grandes cultures sont les moins confiants.
Les matériels d’élevage sont une catégorie isolée cette année, en raison des difficultés spécifiques aux régions concernées. Si l’on ne retient que les concessionnaires des régions où l’élevage laitier ou à viande est quasi exclusif, plus de 60% d'entre eux attendent des chutes supérieures à 25%, que ce soit en neuf ou occasion.
La baisse est aussi envisagée dans les autres matériels. 80% des concessionnaires envisage une régression mais dans des proportions plus limitées puisque «seulement» un distributeur sur trois la prévoit supérieure à 25%. Occasion et neuf sont logés à la même enseigne.
Les matériels de parcs et jardins habituellement porteurs du plus grand optimisme marquent le pas. 59% des distributeurs envisagent une diminution de leurs ventes, mais seul un sur cinq l’estime supérieure à 25%. Pour le matériel d’occasion, une petite majorité (51%) reste optimiste sur la stabilité du marché.
Une situation qui s'inverse entre stocks de matériel neuf et d'occasion
Les stocks connaissent une forte progression, mais la situation entre le neuf et l’occasion est fortement contrastée. D’ici à la fin de l’année, près de 40% des concessionnaires estiment que leur stock neuf sera moins important qu’il n’était à la même époque l’an dernier. C’est la conséquence des anticipations d’achat en 2008 qui avaient surgonflé les stocks de neuf.
Toutefois, il faut souligner que cette tendance diffère d'un secteur à l'autre. Pour certains produits comme la fenaison par exemple, il y a parfois l’équivalent de deux ans de commandes stocké sur les parcs des concessions.
A contrario , les concessionnaires sont aussi nombreux à estimer que leur stock de matériel d’occasion sera plus important.
Ce problème des stocks est la préoccupation majeure de la distribution. C'est à la fois un frein aux commandes prévisionnelles de matériel neuf et un besoin de financement alourdi.
Les banques doivent continuer à répondre favorablement aux besoins des distributeurs dans cette conjoncture difficile afin d’assumer aussi les conséquences de la réduction des délais de paiement instaurée par la loi de modernisation de l'économie depuis le 1er janvier 2009.
Conséquence logique de ce qui précède, la trésorerie baisse chez 55% des concessionnaires et elle est en forte diminution chez 16% d’entre eux.
Notons également que les encours clients grimpent chez un concessionnaire sur trois. Cela reflète les difficultés réelles de certains clients et la propension de certains autres à reporter leurs propres problèmes auprès de leurs fournisseurs. Les habitudes vont devoir changer avec les nouveaux délais de paiement imposés par la loi. Toutefois, la filière a su s'armer pour passer ce cap difficile. Un accord a été signé entre fournisseurs et distributeurs pour la mise en place d'un échéancier de paiement. Cet accord entériné par le ministère de l'Economie est valable jusqu'en 2012.
Vidéo:
Visionnez l'interview du président du Sedima, Alain Dousset.
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