Le succès du foncier agricole sur tout le globe terrestre a des conséquences négatives pour la sécurité alimentaire des populations et les systèmes naturels, a alerté le 24 janvier 2014 le PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement).
Des centaines de millions d'hectares de terres sont menacées de dégradation, met en garde un rapport de l'ONU. Mais une meilleure gestion permettrait de sauver près de la moitié de ces terres, indique le PNUE dans un communiqué.
Selon le PNUE, jusqu'à 849 millions d'hectares de terres naturelles, soit quasi l'équivalent de la superficie du Brésil, sont menacées de dégradation d'ici à 2050 si la tendance actuelle à leur utilisation non durable se poursuit.
La nécessité de nourrir une population grandissante au niveau planétaire conduit à la destruction de toujours plus de savanes, prairies et forêts mondiales pour les convertir en terres agricoles. La dégradation de l'environnement et la perte de biodiversité qui en résultent touchent, selon les estimations, 23 % des sols mondiaux.
« Au cours des cinquante dernières années, le monde a été le théâtre d'un recul d'une ampleur sans précédent des services et fonctions des écosystèmes terrestres. Des forêts et des zones humides ont été converties en terres agricoles pour nourrir une population de plus en plus nombreuse », a expliqué le directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner.
« Conscients du fait que la terre est une ressource finie, nous devons faire preuve d'une plus grande efficacité dans la production, la fourniture et la consommation des produits issus de la terre. Nous devons être en mesure de définir et de respecter les frontières planétaires à l'intérieur desquelles le monde peut fonctionner en toute sécurité pour sauver des millions d'hectares d'ici à 2050 », a-t-il ajouté.
Au niveau mondial, plus de 30 % des terres émergées sont actuellement utilisées pour l'agriculture, 10 % étant mises en culture. Entre 1961 et 2007, les terres cultivées ont progressé de 11 % et cette progression se poursuit.
Le rapport a été établi par le Groupe d'experts international sur la gestion durable des ressources, consortium de 27 scientifiques de renommée internationale, de 33 administrations nationales et d'autres groupes, abrité par le PNUE.
« Les recommandations figurant dans le rapport visent à étayer l'élaboration des politiques et à contribuer aux discussions en cours sur les objectifs et les indicateurs de gestion durable des ressources à l'heure où le monde fixe un nouveau cap pour le développement durable dans la période postérieure à 2015 », a expliqué M. Steiner.
Le rapport met l'accent sur la nécessité de concilier consommation et production durable et les options pour y parvenir.
Il s'intéresse essentiellement aux produits issus de la terre, comme le bois, les combustibles et les fibres, et décrit les méthodes devant aider les pays à déterminer si leurs niveaux de consommation dépassent les capacités d'approvisionnement durable.