Des importateurs américains ont exprimé leur inquiétude d'une possible « guerre des tomates » avec le Mexique si l'administration Obama confirmait sa décision, publiée mardi, d'interdire les importations en provenance de ce pays, après seize ans de libre-échange.
Les producteurs de Floride (Etats-Unis) ont demandé, en juin 2012, au département du Commerce de mettre son veto sur les importations de tomates en provenance du Mexique, considérant qu'elles se vendaient à des prix inférieurs à leur coût de production, forme de dumping commercial.
Le département du Commerce a annoncé la semaine passée que sa décision préliminaire donnait raison à ce point de vue, avant de la publier mardi au Journal officiel. Le gouvernement américain va étudier la situation et lancer des consultations durant une période qui ne peut être inférieure à 40 jours. Il devra rendre sa décision finale dans un délai de 270 jours au maximum.
« La Floride ne peut pas lutter à armes égales à cause des préférences des consommateurs qui privilégient les tomates produites au Mexique », a expliqué John McClung, président de l'Association internationale des producteurs du Texas. « Elle souffre depuis plusieurs années et recherche une protection fédérale pour tenter de stabiliser cette industrie. »
« Mais faire passer ce sujet si rapidement devant le département du Commerce est de notre point de vue intéressé politiquement », a-t-il ajouté. La Floride, deuxième Etat producteur de tomates aux Etats-Unis, est en effet une région cruciale pour remporter l'élection présidentielle du 6 novembre prochain.
« L'une de nos principales craintes au Texas est que le Mexique a déjà montré qu'il avait les moyens de répondre », a encore dit M. McClung.
Le Mexique et les Etats-Unis, bien qu'ayant tous les deux ratifié le traité de libre-échange nord-américain (TLCAN), se disputent néanmoins régulièrement sur des questions commerciales.
Les exportations de tomates mexicaines vers les Etats-Unis se montent à environ 1,8 milliard de dollars par an. Les Etats-Unis sont eux-mêmes le deuxième producteur mondial de tomates, derrière la Chine.