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Ethanol

Des projets industriels en Afrique

Publié le lundi 05 mai 2008 - 16h40

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Des nouveaux projets industriels de production d'éthanol voient le jour en Afrique, comme au Ghana, à partir de culture de canne à sucre, ou au Nigeria à partir de sorgho. Dans le contexte de la crise alimentaire, les promoteurs de ces projets avancent notamment pour argument la mise en culture de nouvelles terres ou la création d'emplois.

Une compagnie ghanéenne vient ainsi d'annoncer qu'elle allait produire de l'éthanol à base de canne à sucre à grande échelle à partir de 2010. La Northern Sugar Resources Ltd. compte planter 30.000 hectares de canne à sucre sur des terres vierges au centre du pays pour alimenter une usine qui doit être construite par une entreprise brésilienne, Constran S.A.

«Selon l'accord financier qui sera signé en juin, l'objectif est de produire à mi-capacité vers la mi-2010, soit 75.000 mètres cubes par an», a précisé Roger G. Walters, le directeur technique de Northern Sugar.

«C'est une bonne nouvelle pour le Ghana, même si cet éthanol est destiné à l'exportation (vers la Suède), car cela va créer des emplois», a commenté le vice-ministre de l'information, Frank Agyekum. Au bout d'un an de production, l'éthanol devrait devenir le quatrième produit d'exportation du Ghana après le café, l'or et le bois.

La compagnie suédoise Svensk Etanolkemi AB (Sekab) s'est engagée à acheter l'éthanol «made in Ghana» pendant dix ans, a indiqué le directeur de la compagnie, Anders Fredriksson. «L'un de nos objectifs est d'incorporer l'Afrique au marché mondial des biocarburants. L'Afrique a un énorme potentiel de croissance économique dans ce secteur», a-t-il ajouté.

«Il y a d'énormes espaces non utilisés en Afrique. Produire de l'éthanol va rapporter de l'argent qui pourra être utilisé pour l'agriculture, pour acheter de la nourriture, pour payer des frais de scolarité», a-t-il poursuivi. Outre l'éthanol qu'elle va acheter au Ghana, l'entreprise suédoise compte en outre en produire en Tanzanie.

Au Nigeria, c'est un projet de production d'éthanol à partir de sorgho doux qui se met en place. «Contrairement au manioc, le sorgho dont le Nigeria est premier producteur mondial, ne touche pas la chaîne alimentaire», a affirmé Alain Salleras, directeur exécutif de la société nigériane Global Biofuels Limited. Il s'est empressé d'ajouter qu'il s'agit de nouvelles cultures.

Le sorgho doux, selon lui, n'aurait que des avantages par rapport à la canne à sucre: quatre fois moins gourmand en eau, on peut faire beaucoup plus de récoltes par an (deux ou trois), rendement d'éthanol à l'hectare nettement supérieur (2.800 litres/ha/an contre 850 litres/ha/an).

«Nous ne prenons que les tiges, riches en sucre, les graines vont à l'alimentation et le fourrage au bétail», a-t-il assuré, ajoutant que les résidus recyclés produisent de la vapeur pour l'électricité.

Ils pensent sortir leur premier litre d'éthanol «made in Nigeria» à base de sorgho cet été. Dans l'Etat de Ondo, à l'est de Lagos, les terres sont déjà ensemencées à Arigidi Akoko, et l'usine va être construite par la compagnie indienne Praj.

Au départ, Global Biofuels table sur 9.000 litres par jour. Quand les 10.000 hectares de sorgho doux seront plantés, Alain Salleras vise 240.000 litres par jour. L'été prochain, selon lui, 300 hectares commenceront à produire, et à l'horizon d'avril ou de mai 2009, la société en exploitera entre 3.000 et 6.000.

On est bien sûr très loin des 30 millions de litres de carburant consommés chaque jour au Nigeria, mais le patron de Global Biofuels voit encore plus loin: d'ici à trois à cinq ans, il vise 5% de cette consommation, soit environ 1,5 million de litres par jour.

Global Biofuels prévoit de monter sept usines au Nigeria. La première pierre de la seconde usine sera posée en juin dans l'Etat voisin d'Ekiti, dans le Sud-Ouest.

Selon la compagnie, chaque usine avec ses champs créera 8.000 emplois directs et 40.000 indirects.

Le projet dans l'Etat d'Ondo représente un investissement d'environ 70 millions de dollars, 65% provenant d'investisseurs privés, le reste de prêts, notamment de la NNPC (Nigerian National Petroleum Corporation).

Premier producteur africain de pétrole mais régulièrement à court d'essence, le Nigeria compte sur les biocarburants pour sortir de cette situation paradoxale. Selon des sources industrielles, il espère engranger 150 millions de dollars annuels grâce aux biocarburants.


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