Pour la récolte de canne à sucre en 2013-14, le gouvernement brésilien prévoit une production d'éthanol de 23,8 milliards de litres, en hausse de 2 milliards de litres par rapport à l'an dernier.
Cette progression de la production d'éthanol au Brésil répond, après cinq années de crise du secteur, à une volonté du gouvernement de réduire ses importations d'essence et de relancer le secteur. Pour ce faire, le Brésil a annoncé, à la fin d'avril 2013, des facilités de crédit et 370 millions d'euros d'exonération pour les producteurs d'alcool de canne à sucre.
Le secteur a cependant subi de plein fouet la crise financière de 2008, explique Géraldine Kutas, responsable de l'Unica, la principale association de producteurs de canne à sucre au Brésil. En effet, le manque d'investissement dans les productions de cannes à sucre avait, en 2011-12, fait enregistrer les pires rendements depuis vingt ans aux producteurs brésiliens, à 75 tonnes par hectare (t/ha) au lieu de 85 t/ha avant la crise.
Cette situation, couplée à un plafonnement du prix de l'essence dans le pays, avait incité les industriels à produire d'avantage de sucre, plus rémunérateur, au détriment des volumes d'éthanol. Mais cette année la tendance s'inverse avec une livre de sucre qui rapporterait environ 0,17 $ aux producteurs, contre 0,19 $ pour l'équivalent en éthanol.
Cette embellie tient en partie à la hausse de l'incorporation d'éthanol dans les carburants au Brésil, passée de 20 % à 25 % depuis le 1er mai. Une tendance favorable à la distillerie qui devrait se poursuivre, puisque le cabinet Global Data estime que d'ici à 2020 le Brésil pourrait produire 45 milliards de litres d'éthanol. Le pays talonnerait ainsi le numéro un mondial, à savoir les Etats-Unis, dont la production en 2020 est attendue à 50 milliards de litres.